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L’église du Saint-Esprit de Montpellier honorée du label “Architecture contemporaine remarquable”

Intérieur de l'église - DR
Intérieur de l'église - DR
Quelles que soient les sensibilités, l’église du Saint-Esprit demeure le fruit d’une recherche sincère : mettre l’architecture au service de la liturgie

Dans le quartier des Cévennes à Montpellier, se dresse un édifice singulier qui attire l’attention : l’église du Saint-Esprit. Inaugurée en 1965, en plein élan postconciliaire, elle vient d’être distinguée par le ministère de la Culture qui lui a attribué le label “Architecture contemporaine remarquable”. Une plaque commémorative sera inaugurée le vendredi 26 septembre 2025 à 18h30, en présence de Mgr Norbert Turini, archevêque de Montpellier, des autorités locales et de Marcel Pigeire, son architecte visionnaire, qui avait alors conçu ce projet sans percevoir aucun honoraire.

Créé en 2016 par le ministère de la Culture, le label “Architecture contemporaine remarquable” remplace l’ancienne appellation “Patrimoine du XXe siècle”. Il a pour but de mettre en lumière les édifices construits après 1945 qui présentent un intérêt architectural ou technique particulier, et de les protéger dans une certaine mesure en valorisant leur qualité esthétique, leur créativité ou leur apport à l’histoire urbaine. Recevoir ce label, c’est donc reconnaître l’église du Saint-Esprit comme un témoin significatif de l’architecture religieuse moderne en France.Fruit du temps du Concile, l’église traduit la volonté de rapprocher les fidèles de l’autel. Marcel Pigeire, alors jeune architecte de 35 ans, reçut la mission de créer un lieu de culte capable d’accueillir 700 personnes, dans un quartier en pleine croissance. Adopte un plan centré, privilégiant la lumière et la communion, l’édifice se distingue par ses façades triangulaires, traduction symbolique du Saint-Esprit. Sa charpente, culminant à 17 mètres, repose sur trois piliers en lamellé-collé qui évoquent discrètement la Trinité.

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À l’intérieur, les vitraux du maître-verrier Léon Blanchet créent une atmosphère enveloppante, aux couleurs symboliques : le bleu de l’eau baptismale, le rouge du feu, le vert et le gris de l’air. En contraste, le mur de béton brut, devant lequel se dresse l’autel, évoque la solidité de la foi.

Mais cet espace, volontairement dégagé et vaste, ne fait pas l’unanimité. Certains fidèles disent s’y sentir un peu perdus, regrettant l’absence d’intimité et de recueillement que l’on retrouve dans les églises plus anciennes. L’essentiel demeure toutefois ailleurs : dans la communion spirituelle qui naît de la liturgie, et non dans l’ornement matériel. Il est vrai que cette architecture, si audacieuse soit-elle, peut parfois sembler froide, mais elle rappelle que c’est l’Esprit-Saint lui-même qui rassemble l’assemblée, plus que la beauté visible des pierres.

Quelles que soient les sensibilités, l’église du Saint-Esprit demeure le fruit d’une recherche sincère : mettre l’architecture au service de la liturgie. Son architecte, en offrant son talent gratuitement, a donné le témoignage d’un geste de foi.Confiée aux religieux assomptionnistes et intégrée à l’ensemble paroissial Saint-Augustin de l’Aqueduc, elle continue aujourd’hui d’accueillir les fidèles, d’être un lieu de prière et de rassemblement autour de l’Eucharistie. Plus de cinquante ans après sa construction, l’église du Saint-Esprit reste une maison de Dieu, inscrite désormais aussi dans le patrimoine culturel de la nation, mais surtout dans la mémoire vivante de ceux qui s’y retrouvent pour célébrer leur foi.

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