Figure incontournable de l’histoire de l’Église en France, saint Vincent de Paul (1581-1660) demeure, plus de trois siècles après sa mort, l’un des grands témoins de la charité chrétienne. Fondateur de la Congrégation de la Mission et des Filles de la Charité, il a marqué son temps par une capacité unique à unir la prière et l’action, la contemplation et le service des plus pauvres.
Né dans les Landes, le jeune Vincent n’oubliera jamais ses origines paysannes. Lui qui, enfant, gardait les porcs, voyait d’abord dans la prêtrise un moyen d’échapper à sa condition. Mais une rencontre décisive avec Pierre de Bérulle lui fait découvrir la grandeur du sacerdoce, qu’il qualifie de véritable conversion. Dès lors, il s’engage dans une vie de dépouillement et de service, n’hésitant pas à renoncer à ses bénéfices ecclésiastiques pour se consacrer à Dieu.Ses premières missions rurales à Châtillon-les-Dombes lui révèlent la pauvreté matérielle et spirituelle des campagnes françaises. Rappelé ensuite par la famille de Gondi, il y découvre la misère des galériens et fonde de nouvelles œuvres pour leur venir en aide. Aumônier des galères, confesseur recherché, ami de saint François de Sales, Vincent de Paul transforme ses expériences en initiatives concrètes. Il crée les Confréries de la Charité, la Congrégation de la Mission (les Lazaristes) et, avec sainte Louise de Marillac, la Compagnie des Filles de la Charité.
Au-delà des institutions, c’est son humilité et sa douceur qui impressionnent ses contemporains. Lui, au tempérament de feu, devient un guide spirituel capable d’inspirer à chacun le désir de sainteté. Sa devise « l’amour est inventif jusqu’à l’infini » demeure l’expression la plus fidèle de son génie pastoral.L’Église n’a cessé de reconnaître l’importance de son héritage. En 1885, Léon XIII le proclame patron de toutes les œuvres charitables. Plus récemment, le pape François a salué son exemple, invitant à développer une véritable « culture de la miséricorde » à la suite de saint Vincent de Paul.
Celui que le peuple appelait affectueusement « Monsieur Vincent » meurt à Paris en 1660, épuisé mais confiant, ses derniers mots étant une prière : « Confiance ! Jésus ! ». Sa mémoire reste vivante à travers les innombrables institutions caritatives qui se réclament de lui et continuent de manifester que servir les pauvres, c’est véritablement évangéliser « par paroles et par œuvres ».Voulez-vous que je mette en annexe, à la fin de cet article, une sélection de ses citations les plus marquantes (notamment sur l’évangélisation des prisonniers) comme vous l’aviez demandé pour d’autres figures de saints ?
Avec Nominis
