Rose Docherty, militante pacifique, a été interpellée pour la deuxième fois cette année devant un hôpital de Glasgow. Mercredi 24 septembre, vers 13h50, quatre policiers sont intervenus devant le Queen Elizabeth University Hospital, sur Hardgate Road, où Rose Docherty, 75 ans, se tenait seule et immobile sur le trottoir. Autour du cou, une pancarte affichait simplement : « La coercition est un crime. Je suis ici pour parler, seulement si vous le voulez. »
Elle ne distribuait aucun tract, ne portait aucun signe religieux, ne s’adressait à personne. Pourtant, considérée comme en infraction à la Safe Access Zone legislation (entrée en vigueur en septembre 2024), elle a été arrêtée, fouillée et contrainte de monter dans un fourgon cellulaire à genoux, bien qu’atteinte de lourds problèmes de mobilité dus à deux prothèses de hanche. Selon ADF International, qui a diffusé la vidéo de l’interpellation, la militante a ensuite été retenue plusieurs heures, enfermée en cellule, et privée de chaise malgré son handicap.La loi écossaise interdit toute action pouvant être interprétée comme une tentative d’« influencer » des femmes ou le personnel médical dans un périmètre de 200 mètres autour des établissements pratiquant l’avortement. Les comportements visés incluent la distribution de documents, la prédication religieuse, les veillées silencieuses ou encore le simple fait d’approcher une personne pour discuter. Rose Docherty avait déjà été la première personne poursuivie sous ce texte en février dernier. L’affaire avait été classée en août, après une vague de protestations internationales et un message du Département d’État américain appelant l’Écosse à respecter la liberté d’expression.
Cette fois, la Maison-Blanche a réagi avec fermeté. L’administration du président Trump a dénoncé une arrestation « tyrannique », rappelant qu’il s’agissait d’une grand-mère pacifique qui n’avait fait qu’exprimer une opinion dans l’espace public. En février déjà, le secrétaire d’État J.D. Vance avait fustigé à Munich la « persécution des pro-vie » au Royaume-Uni, évoquant notamment la nouvelle législation écossaise.
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Pour Isabel Vaughan Spruce, militante pro-vie britannique plusieurs fois interpellée pour avoir prié en silence, cette affaire est emblématique : « Une grand-mère de 75 ans, avec deux prothèses de hanche, arrêtée et maltraitée pour s’être tenue debout avec une pancarte… Si cela n’avait pas été filmé, personne n’y croirait. Quand on piétine la dignité des enfants à naître et des mères, il n’est pas surprenant qu’on piétine aussi celle des personnes âgées. »
De son côté, Rose Docherty a déclaré après sa libération sous caution :
« Tout le monde a droit à des conversations consensuelles. Je tenais mon panneau avec compassion et amour, un simple appel au dialogue. Il n’est pas juste d’être traitée comme une criminelle pour avoir écouté autrui. La conversation n’est pas interdite dans les rues de Glasgow, et pourtant c’est déjà la deuxième fois que je suis arrêtée pour ce motif. »
Poursuivie une nouvelle fois, Rose Docherty encourt désormais une amende allant jusqu’à 10 000 livres sterling et se voit interdire de s’approcher des cliniques, au-delà même du périmètre prévu par la loi.Pour de nombreux observateurs, son cas illustre une dérive inquiétante : une législation déjà sévère, interprétée de manière arbitraire, qui risque de transformer le Royaume-Uni en un État policier où la liberté de conscience et d’expression n’est plus garantie.
L’Église catholique, dans la continuité de l’enseignement de Humanae Vitae et de Evangelium Vitae, rappelle que toute vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, possède une dignité inaliénable. Le Catéchisme affirme que « la vie doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception » (§2270). L’arrestation de Rose Docherty ne met pas seulement en cause la liberté d’expression, mais aussi le droit fondamental de témoigner pacifiquement de la valeur sacrée de la vie. Ce rappel de la vérité sur l’homme et sur la vie demeure aujourd’hui un signe prophétique, même au prix de la persécution.