Un départ de feu s’est produit lundi 29 septembre 2025 vers 15 heures à l’église Saint-Germain de La Châtre, dans l’Indre. L’édifice a été envahi par une épaisse fumée, sept personnes ont été incommodées, et une statue de la Vierge ainsi qu’un tissu liturgique ont été touchés.L’incident, heureusement contenu par l’intervention rapide de témoins avant l’arrivée des pompiers, aurait pu tourner au drame.Sept personnes ont été légèrement incommodées par les fumées et prises en charge pour un bilan de santé. Les pompiers ont ensuite déployé un dispositif de désenfumage, la configuration du bâtiment ne permettant pas une évacuation naturelle des gaz toxiques. « Il y a un grand volume enfumé et il n’y a pas d’exécutoire », expliquait le lieutenant Masset.
L’église Saint-Germain de La Châtre se dresse sur l’emplacement de la première église de la cité, construite au XIe siècle puis détruite par un incendie en 1152. Reconstruite à plusieurs reprises, l’édifice actuel fut consacré en 1904 après l’effondrement du clocher du XIXe siècle qui avait emporté la nef. À l’intérieur, on peut admirer une piéta du XVe siècle, des vitraux et des tableaux, visibles notamment lors de visites estivales.Ce sont nos confrères de La Nouvelle République qui précisent que le feu a touché un tissu liturgique et une statue de la Vierge en résine. Les causes du sinistre restent indéterminées et des investigations sont en cours.Si les habitants de La Châtre peuvent se réjouir que leur église ait échappé à un désastre plus grave, ce nouvel épisode s’inscrit dans une série préoccupante. Depuis plusieurs années, la France connaît une recrudescence d’incendies, de profanations et de dégradations dans ses églises. Certains sont d’origine accidentelle mais malheureusement beaucoup relèvent de la malveillance et du vandalisme.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre janvier et mai 2025, 322 actes antichrétiens ont été recensés, soit une hausse de 13 % par rapport à la même période de l’an dernier. Plus alarmant encore, les agressions visant directement des personnes ont presque doublé en un an. Ce climat nourrit une profonde inquiétude parmi les prêtres, les fidèles et les bénévoles qui font vivre nos paroisses.
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Face à cette situation, 86 sénateurs, emmenés par Sylviane Noël, ont récemment lancé un appel solennel au gouvernement pour réclamer la mise en place d’un dispositif national de signalement et d’accompagnement des victimes. Leur texte rappelle une évidence trop souvent occultée : « On ne peut pas tolérer que la République se montre vigilante pour certains cultes et indifférente lorsqu’il s’agit des églises. » Ces parlementaires soulignent qu’à chaque attaque contre une église, ce n’est pas seulement une communauté locale qui souffre, mais c’est toute la nation qui est atteinte dans son histoire et dans ses racines. Ils appellent l’État à protéger les catholiques comme il protège les autres communautés religieuses, au nom de l’égalité devant la loi et de la cohésion nationale.
À la rédaction de Tribune Chrétienne, nous partageons ce constat. Relayer ces faits n’est pas un choix militant, mais un devoir journalistique. Fermer les yeux sur ces attaques, ou les minimiser, revient à accepter peu à peu l’effacement de la présence chrétienne en France. Une église n’est pas un simple bâtiment, mais un lieu de prière, de rencontre avec le Seigneur et de transmission de la foi.L’incendie de La Châtre, heureusement limité, pose une nouvelle fois la question : combien faudra-t-il encore de statues détruites, d’autels souillés, d’églises fermées pour que l’on prenne enfin la mesure de ce climat antichrétien ? Car tolérer ces violences, c’est peu à peu consentir à la disparition visible de notre héritage spirituel.
