Après plus de vingt ans d’attente, Mel Gibson relance la suite de La Passion du Christ avec un nouveau visage pour incarner Jésus. Le réalisateur australien a choisi un acteur finlandais encore peu connu du grand public, Jaakko Ohtonen, pour remplacer Jim Caviezel. Ce choix, inattendu et déjà commenté dans le monde catholique, intrigue autant qu’il interroge sur la dimension spirituelle du projet.
Mel Gibson a créé la surprise en annonçant que Jim Caviezel, le célèbre interprète de Jésus dans La Passion du Christ (2004), ne reviendrait pas pour la suite intitulée The Resurrection of the Christ. À sa place, c’est le Finlandais Jaakko Ohtonen, 36 ans, originaire d’Oulu, qui a été choisi pour incarner le Sauveur dans les deux volets du film prévus pour 2027.Diplômé en arts du théâtre de l’Université de Tampere en 2015, Ohtonen a fait ses débuts au théâtre avant de se tourner vers le cinéma et la télévision. Il a travaillé au Meriteatteri, au Tampere Theatre et au groupe théâtral Siperia, avant de se faire remarquer dans plusieurs productions finlandaises telles que Hotel Swan Helsinki, All the Sins et Syke. Sur la scène internationale, il a tenu des rôles dans les séries à succès The Last Kingdom et Vikings: Valhalla.
Plus récemment, il est apparu dans la série historique suédoise produite par Disney+, To Cook a Bear. C’est cependant le rôle du Christ dans le nouveau projet de Gibson qui propulse aujourd’hui l’acteur au centre de l’attention mondiale.Selon des sources proches de la production, la décision de ne pas rappeler Jim Caviezel serait liée à son âge (57 ans) et au coût très élevé qu’aurait représenté l’usage du de-aging numérique pour lui rendre l’apparence du Christ de 33 ans.Le choix d’un acteur plus jeune et moins connu répond aussi à la volonté du réalisateur de renouveler entièrement le casting. Ainsi, Mariela Garriga jouera sainte Marie-Madeleine, Pier Luigi Pasino sera saint Pierre, Riccardo Scamarcio incarnera Ponce Pilate et Kasia Smutniak prêtera ses traits à la Vierge Marie.
Né le 25 août 1989 à Oulu, au nord de la Finlande, Jaakko Ohtonen appartient à cette génération d’acteurs formés à la rigueur du théâtre européen. Après des études d’art dramatique au Voionmaa College, il a obtenu un master en arts du théâtre à l’Université de Tampere en 2015, avant de se lancer dans une carrière de comédien indépendant. Il a notamment travaillé au Meriteatteri et au Tampere Theatre, institutions reconnues pour leur exigence artistique et leur attachement au jeu sobre et intérieur.Ohtonen s’est d’abord fait connaître dans son pays pour ses rôles dans les séries Hotel Swan Helsinki, All the Sins et Syke. Il a ensuite gagné une visibilité internationale en apparaissant dans des productions historiques à grand budget comme The Last Kingdom et Vikings: Valhalla, diffusées sur Netflix. En 2025, il joue également dans To Cook a Bear, série historique suédoise produite par Disney+.
Ses pairs le décrivent comme un acteur méticuleux, réfléchi et peu enclin à la célébrité facile. Il privilégie la profondeur du personnage à la démonstration technique.
« Jaakko n’est pas du genre à occuper la scène pour se faire voir, confie un ancien camarade de l’Université de Tampere. Il cherche d’abord ce qui est vrai, ce qui est humain. »
Peu médiatisé, Ohtonen cultive une forme de discrétion nordique : il accorde peu d’interviews, se tient à l’écart des débats publics et s’exprime rarement sur sa vie personnelle. Marié depuis juillet 2024 à la présentatrice de télévision Alma Hätönen, il vit entre Helsinki et Rome, où le tournage du film de Mel Gibson a débuté à l’automne 2025.Son engagement dans le rôle de Jésus est pour lui un défi intérieur autant qu’artistique. Selon un article de Helsingin Sanomat, l’acteur aurait confié à des proches :
« Jouer le Christ, c’est se confronter à l’amour absolu, celui qui pardonne tout. C’est un rôle qui exige de se dépouiller de soi-même. »
Ce ton sobre, presque ascétique, contraste avec les grandes déclarations hollywoodiennes habituelles et correspond bien au tempérament nordique d’Ohtonen. Loin des excès de la célébrité, il semble aborder ce rôle comme une quête spirituelle, où le silence et l’écoute intérieure occupent la première place.Si Jim Caviezel a toujours assumé publiquement sa foi catholique et son engagement pour la défense de la vie, Ohtonen, lui, reste plus énigmatique. Ses réseaux sociaux ne comportent aucune mention de religion, et certains internautes ont remarqué qu’il affichait ses pronoms dans sa biographie, un détail qui a suscité des réactions mitigées parmi les admirateurs du film original.
En 2019, l’acteur avait publié une photo de lui portant un t-shirt aux couleurs de l’arc-en-ciel, accompagnée du message : « Un week-end rempli d’amour ! L’amour appartient à tout le monde ! » — un ton très éloigné du militantisme catholique de son prédécesseur.
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Certains commentateurs espèrent toutefois que l’expérience d’incarner le Christ pourra éveiller chez lui une dimension spirituelle plus profonde, à l’image de l’acteur Shia LaBeouf, dont le rôle du Padre Pio a conduit à une conversion authentique et à une redécouverte de la messe traditionnelle.
The Resurrection of the Christ sera tournée en deux parties aux célèbres studios de Cinecittà, à Rome. Le premier volet sortira le Vendredi saint, 26 mars 2027, et le second le jour de l’Ascension, le 6 mai 2027. Le projet est coproduit par Lionsgate, qui prévoit une sortie mondiale en salles.
Cette suite, que Mel Gibson décrit comme « un drame spirituel sur la victoire de la vie sur la mort », devrait explorer les trois jours entre la crucifixion et la résurrection, avant de s’élargir à la mission des apôtres et à la naissance de l’Église.Pour beaucoup de fidèles, la nouvelle de ce remplacement a d’abord suscité la déception. Jim Caviezel reste pour eux le visage du Christ, un acteur qui a souffert physiquement et spirituellement pour rendre sa performance aussi authentique que possible. Mais d’autres voient dans ce choix l’occasion d’un renouveau : un jeune acteur venu du Nord, inconnu du grand public, appelé à se confronter au rôle le plus exigeant du cinéma chrétien moderne.
L’avenir dira si Jaakko Ohtonen saura porter, avec la profondeur requise, ce rôle qui a marqué des générations de croyants. Une chose est certaine : le pari de Mel Gibson ne laissera personne indifférent.