Le président Donald Trump a annoncé, jeudi 16 octobre 2025, un accord conclu entre son administration et plusieurs entreprises pharmaceutiques visant à réduire de manière significative le coût de la fécondation in vitro (FIV) aux États-Unis. Présentée comme un geste historique pour les familles confrontées à l’infertilité, cette mesure s’inscrit dans une politique plus large que Donald Trump qualifie de « pro-famille ».
« Les initiatives que je viens d’annoncer sont les plus audacieuses et les plus significatives jamais prises par un président pour amener le miracle de la vie dans davantage de foyers américains », a-t-il déclaré depuis le Bureau ovale. Le président a ajouté que cette décision donnerait à « des millions d’Américains une nouvelle chance de vivre l’expérience de la parentalité ».Le président Donald Trump a également plaisanté en évoquant l’arrivée prochaine de « bébés Trump », tandis que son secrétaire à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., lui a affirmé qu’il « irait au ciel » pour avoir promu la FIV.
Dans l’entourage du président, l’accord est vu comme une promesse tenue en matière de politique familiale. Mais cette annonce a aussitôt suscité des critiques dans les milieux pro-vie et religieux, qui mettent en garde contre les dérives de la fécondation in vitro, notamment la destruction massive d’embryons humains.« En tant que catholique, vous savez que la FIV viole la loi de Dieu – et en tant qu’homme de science, vous savez qu’elle tue des millions d’enfants embryonnaires », a réagi John-Henry Westen, cofondateur du site d’information LifeSiteNews, en réponse aux propos de Robert F. Kennedy Jr.
D’autres responsables chrétiens ont également exprimé leurs préoccupations sur les réseaux sociaux. Joel Webbon, animateur d’un podcast chrétien, a déclaré que « la vie commence à la conception » et que faciliter la FIV revenait à « permettre un meurtre de masse ». De son côté, le journaliste Ben Zeisloft a estimé que « les pratiques de FIV impliquent la destruction massive, la sélection et la congélation indéfinie d’êtres humains porteurs de l’image de Dieu ».Pour Lizzie Marbach, ancienne responsable de communication pour l’organisation Ohio Right to Life, « la FIV est une industrie de l’horreur », notamment en raison de la sélection eugénique des embryons, de leur congélation, et de leur utilisation par des couples de même sexe. Elle plaide pour que ces pratiques soient interdites, non encouragées.
Lire aussi
La doctrine catholique, telle qu’exprimée dans l’enseignement du Magistère et dans le Catéchisme de l’Église catholique, distingue clairement l’assistance à la procréation qui respecte la dignité de la personne humaine (comme la régulation naturelle de la fertilité ou certains traitements hormonaux) de la procréation artificielle, qui dissocie l’acte conjugal de la conception.
Le document « Begotten Not Made » (« Engendré, non pas créé ») publié par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) souligne que, bien que le désir d’enfant soit naturel et bon, la FIV ne peut être justifiée, car elle implique souvent la destruction d’embryons surnuméraires, considérés par l’Église comme des vies humaines à part entière. Le Catéchisme rappelle que « l’enfant n’est pas un droit, mais un don » (CEC §2378).
Il est également rappelé que la conception doit avoir lieu dans le cadre de l’union conjugale, dans le respect de la dignité des époux et de l’enfant à naître. En ce sens, la FIV est jugée moralement inacceptable car elle dissocie la procréation de la relation conjugale et instrumentalise la vie humaine.Depuis plusieurs mois, le président Donald Trump a adopté une posture de soutien affiché à la fécondation in vitro. En février dernier, il avait signé un décret ordonnant à son administration d’élaborer des politiques pour améliorer l’« accès » et l’« abordabilité » de la FIV, sans entrer dans les détails. Il avait aussi suggéré qu’un système de remboursement fédéral pourrait être mis en place, tout en se montrant favorable à des exemptions religieuses.
À l’approche de la présidentielle de 2026, cette stratégie semble viser un électorat plus large, notamment les couples confrontés à l’infertilité. Mais elle crée aussi un malaise croissant chez une partie des électeurs chrétiens et pro-vie, traditionnellement proches de Donald Trump, qui se retrouvent en désaccord avec une mesure qu’ils considèrent incompatible avec le respect de la vie humaine dès la conception.L’annonce du président Donald Trump concernant la FIV ouvre un débat éthique majeur aux États-Unis. Entre une volonté politique de répondre à la souffrance de l’infertilité et les préoccupations liées au respect de la vie humaine, l’enjeu dépasse le seul cadre médical ou social. Il interroge en profondeur la manière dont une société choisit de définir et de protéger la vie dès ses débuts.