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L’idéologie du genre recule en Europe : l’Autriche met fin au langage « inclusif » dans son Parlement

Parlement autrichien - DR
Parlement autrichien - DR
« La véritable égalité ne vient pas de signes de ponctuation mais de l’éducation, de l’égalité des chances et du respect. Le Parlement est un lieu de démocratie, non d’expérimentation linguistique »

Dans un geste perçu comme un retour à l’ordre naturel et à la clarté du langage, le Parlement autrichien a décidé d’interdire l’usage du soi-disant « langage inclusif de genre » dans ses communications officielles. Cette décision marque un tournant dans un pays où, comme dans une grande partie du monde germanophone, la pression idéologique sur la langue s’était imposée au nom de l’inclusivité.Walter Rosenkranz, président du Nationalrat, a annoncé que la Chambre basse reviendrait à l’usage traditionnel du masculin générique ou, le cas échéant, à la double forme masculine et féminine, comme dans la formule « Sehr geehrte Damen und Herren »« Mesdames et Messieurs ». Les textes officiels devront désormais respecter les règles fixées par le Conseil pour l’orthographe allemande, la seule instance reconnue par l’État.

Le Parlement abandonne ainsi les artifices linguistiques introduits ces dernières années : majuscules internes, deux-points, astérisques et barres obliques destinées à inclure les personnes se disant « transgenres » ou « non binaires ».

Cette pratique, imposée par des groupes militants, avait été largement critiquée par l’Association de la langue allemande, qui y voyait une tentative de rééducation idéologique contraire à la grammaire et à la clarté de la langue.« En tant qu’institution gouvernementale, nous devons suivre les règles établies par le Conseil pour l’orthographe allemande », a déclaré Rosenkranz au journal Krone. « La véritable égalité ne vient pas de signes de ponctuation mais de l’éducation, de l’égalité des chances et du respect. Le Parlement est un lieu de démocratie, non d’expérimentation linguistique »

Cette décision n’est pas isolée. Le Bundestag allemand et le Conseil national suisse refusent eux aussi d’utiliser le langage neutre dans leurs documents officiels, et la plupart des médias écrits germanophones s’en tiennent aux règles de la langue classique. Selon les sondages, entre 80 et 90 % des Allemands et des Autrichiens rejettent le langage inclusif, jugé inutile et idéologique.

Walter Rosenkranz, premier président du Conseil national issu du Parti de la liberté (FPÖ), incarne une volonté de retour à une culture du réel et de la mesure.

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Bien que le FPÖ soit devenu le premier parti du pays lors des élections de 2024, il ne gouverne pas, faute de coalition. Sa position sur la défense de la langue et de la culture autrichienne reste toutefois une marque forte d’identité nationale.En revenant à une langue « universellement compréhensible, objective et inclusive dans le meilleur sens du terme », selon les mots du président du Parlement, l’Autriche envoie un message clair : l’égalité et le respect ne se construisent pas dans la déformation du langage, mais dans la vérité et la reconnaissance de la réalité humaine.

Ce geste s’inscrit dans une tendance européenne plus large. En Italie, Giorgia Meloni a rappelé que le langage n’était pas un champ d’expérimentation idéologique, mais un patrimoine commun. En France aussi, plusieurs institutions ont commencé à bannir l’écriture inclusive pour préserver la cohérence et la lisibilité de la langue.Dans un monde où les mots sont de plus en plus instrumentalisés, la décision autrichienne apparaît comme un acte de résistance culturelle.

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