Frère mineur (+1456)
En ce jeudi 23 octobre, l’Église célèbre la mémoire de saint Jean de Capistran, figure ardente du renouveau franciscain et infatigable défenseur de la foi chrétienne. Né à Capestrano, dans le royaume de Naples, d’une noble famille d’origine allemande, Jean mena d’abord une brillante carrière juridique avant de tout quitter pour le Christ.
Jeune gouverneur et capitaine de Pérouse, marié et promis à un bel avenir, il vit sa vie basculer à la mort de son épouse. Ce drame le conduit à une profonde conversion. Dans un geste de pénitence publique, il parcourt la ville monté à rebours sur un âne, portant sur la tête une mitre de carton où étaient inscrits ses péchés. Peu après, il entre chez les franciscains de Pérouse, où il mettra ses talents de juriste et sa rigueur morale au service de la réforme de l’Ordre.Jean de Capistran rédige les nouvelles Constitutions de la branche observante des franciscains et compose le Miroir des clercs, un manuel destiné à aider les prêtres à vivre saintement leur ministère. Formé à l’école de saint Bernardin de Sienne, il devient à son tour un prédicateur au rayonnement exceptionnel, proclamant avec ferveur la dévotion au saint Nom de Jésus.
Fin diplomate, Jean est envoyé par plusieurs papes pour des missions délicates, notamment auprès des hussites en Europe centrale. Mais c’est surtout son rôle lors de la croisade contre les Turcs qui marquera l’histoire. Après la chute de Constantinople en 1453, il parcourt l’Europe pour appeler les princes et les peuples à défendre la chrétienté. En 1456, il accompagne les troupes hongroises et contribue à la victoire de Belgrade, qui arrête l’avancée ottomane.
Épuisé par la maladie, il meurt la même année, sur les bords du Danube, au couvent d’Ujlak. Son zèle pour la paix et la défense de la foi lui a valu d’être proclamé patron des aumôniers militaires.Le diocèse aux armées françaises souligne que « le rôle de Jean de Capistran au service de la réconciliation des peuples d’Europe, autant que sa prédication pour conseiller les chefs militaires et ranimer l’espérance des chevaliers, en fait un modèle d’unité et de courage chrétien ».
À travers son œuvre, saint Jean de Capistran rappelle que le témoignage des clercs doit être lumière pour le monde. Lui-même écrivait :« De même que le soleil se lève pour le monde dans les hauteurs de Dieu, que la lumière du clerc brille devant les hommes, afin qu’en voyant ce que font de bien ces serviteurs de Dieu, les hommes rendent gloire au Père qui est aux cieux. » (Miroir des clercs, saint Jean de Capistran).
Avec nominis
