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Canada : quand la médecine devient meurtrière au nom de la dignité

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La pauvreté, la solitude et la détresse deviennent des maladies terminales. On euthanasie parce qu’on est seul, parce qu’on est gros, parce qu’on coûte trop cher

Le Canada, jadis modèle de démocratie et de tolérance, est devenu le symbole le plus inquiétant d’une civilisation qui s’autodétruit au nom du progrès. Sous couvert de « dignité », le pays s’enfonce dans une dérive euthanasique qui ne dit plus son nom. Là où l’on prétend soulager la souffrance, on propose désormais la mort.Lors d’une audition parlementaire, Krista Carr, directrice d’Inclusion Canada, a tiré la sonnette d’alarme : depuis que la loi sur l’euthanasie s’applique aux personnes qui ne sont pas en phase terminale, les Canadiens handicapés redoutent d’aller à l’hôpital.

« L’aide médicale à mourir est souvent suggérée comme solution à ce qui est considéré comme une souffrance intolérable », a-t-elle déclaré.Les personnes handicapées, déjà fragilisées, deviennent les premières victimes de cette mentalité mortifère. Et l’idéologie du « choix personnel » dissimule mal une pression institutionnelle : on meurt non parce qu’on le veut, mais parce que la société ne veut plus assumer la souffrance d’autrui.

Des documents de médecins de l’Ontario confirment l’horreur : des Canadiens choisissent l’euthanasie non à cause d’une maladie incurable, mais parce qu’ils n’ont plus les moyens de vivre.

Un travailleur blessé, incapable de subvenir à ses besoins, a conclu que « le soutien insuffisant du gouvernement ne lui laissait d’autre choix que de recourir à l’aide médicale à mourir ». Une femme obèse s’est décrite comme « un corps inutile qui prend de la place », et un médecin a estimé qu’elle remplissait les critères légaux, car l’obésité serait « une condition médicale grave et irrémédiable ».

Voilà donc où en est arrivé un pays qui se dit civilisé : la pauvreté, la solitude et la détresse deviennent des maladies terminales. On euthanasie parce qu’on est seul, parce qu’on est gros, parce qu’on coûte trop cher.

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Ces médecins, jadis formés à sauver, se transforment désormais en exécuteurs d’État. Le pape François lui-même avait mis en garde contre cette déchéance morale, dénonçant « les médecins qui, au lieu de soigner, deviennent de véritables tueurs à gages ». Cette expression brutale dit la vérité nue : quand la main qui devrait soulager devient celle qui tue, c’est toute la vocation médicale qui s’effondre. La médecine cesse d’être service de la vie pour devenir instrument de mort légale.

Ce glissement canadien n’est pas un accident, il est la conséquence logique d’une société qui a remplacé Dieu par le relativisme. En niant la valeur absolue de la vie, on ouvre la porte à toutes les dérives. Et demain, qui décidera de ce qui vaut la peine d’être vécu ? Le handicap ? La vieillesse ? La tristesse ? En Belgique, le cas de Siska, 26 ans, confirme que la pente est universelle. Souffrant de dépression depuis son adolescence, elle sera euthanasiée parce qu’elle n’a pas trouvé d’aide adéquate. « La porte est verrouillée et tu dois attendre qu’on vienne te chercher (…) ils n’ont pas le temps de venir s’occuper de toi », témoigne-t-elle. Une société qui laisse mourir ses enfants par manque d’écoute, puis les euthanasie au nom de la compassion, a perdu jusqu’au sens du mot “humain”.

Face à cette barbarie légalisée, la parole de l’Église catholique demeure claire et prophétique. La vie n’est pas un bien à disposer selon les circonstances, mais un don de Dieu confié à notre garde et on n appelle compassion ce qui n’est que renoncement à aimer. La vraie compassion, celle du Christ, accompagne sans tuer, console sans abandonner. Elle voit dans chaque personne souffrante le visage du Seigneur crucifié.Le Canada, en croyant affirmer sa modernité, a trahi son âme. Le jour où la société considère la mort comme un soin, elle cesse d’être humaine. Il est encore temps pour les nations chrétiennes de résister à cette folie douce et de redire, avec l’Église, que toute vie, même brisée, vaut infiniment plus qu’une mort administrée.

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