(Ier siècle)
Le 28 octobre, l’Église célèbre la fête des saints Simon et Jude, deux apôtres inséparables dans les Évangiles comme dans la tradition. Saint Jude, souvent appelé « Thaddée » pour le distinguer de Judas l’Iscariote, demeure une figure humble mais essentielle du Collège apostolique.Originaire de Galilée, il appartenait, comme Simon le Zélote, à ces hommes ardents qui refusaient la domination romaine. Cependant, sa rencontre avec le Christ transforma son zèle politique en ferveur missionnaire. Par l’enseignement de Jésus, Jude découvrit la véritable libération : non celle des armes, mais celle du cœur.
L’Évangile selon saint Jean nous rapporte une rare parole de cet apôtre lors de la dernière Cène. Jude demanda au Seigneur :
« Seigneur, pourquoi te manifestes-tu à nous, et non pas au monde ? » (Jean 14, 22)Jésus répondit, non pas directement, mais par une promesse profonde :« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure. » (Jean 14, 23)
Ces mots révèlent tout le cœur du mystère chrétien : la présence intime de Dieu dans l’âme fidèle. Saint Jude, en posant sa question, exprimait le désir ardent de voir le Christ reconnu du monde entier. La réponse de Jésus l’invite à une foi plus intérieure, fondée non sur la visibilité de Dieu, mais sur la demeure silencieuse de son amour.
La tradition rapporte que Simon et Jude ont poursuivi ensemble leur mission jusqu’en Perse, où ils auraient trouvé le martyre. Leur union dans la mort scelle leur fraternité dans la foi.Dans une catéchèse du 11 octobre 2006, le pape Benoît XVI évoquait ces deux apôtres « souvent mal connus », rappelant que leur témoignage demeure celui d’hommes « qui ont suivi le Christ jusqu’à l’extrême don de leur vie ».Bossuet, méditant sur la parole de Jude, écrivait :« Apprenons de ce saint apôtre à demeurer en repos, non sur l’évidence d’une réponse précise, mais sur l’impénétrable hauteur d’une vérité cachée. » Ainsi, saint Jude nous enseigne la confiance silencieuse, la fidélité dans le mystère, et l’espérance d’un Dieu qui se révèle à ceux qui gardent sa parole.
Avec nominis


