« Ce spectacle n’a pas sa place dans une église »: L’évêque de Montpellier dénonce une profanation annoncée à la Maison des Chœurs
Monseigneur Turini - DR
L’évêque rappelle que la liberté artistique, si légitime soit-elle, n’autorise pas le mépris du sacré
Dans notre article de ce mardi matin, intitulé« SCANDALE : “Dark Halloween” ou Satan mis à l’honneur dans une église de Montpellier », nous dénoncions l’autorisation donnée par la mairie de Montpellier à un événement ouvertement antichrétien, programmé le 31 octobre dans la Maison des Chœurs, ancienne église du XVIIᵉ siècle où reposent encore deux évêques et un chanoine.Sous le titre trompeur « Ex Tenebris Lux – Dark Halloween », cette soirée prévoit des “performances ésotériques”, des “communions avec l’interdit” et des “rituels vivants” organisés jusque dans les anciens confessionnaux. Une mise en scène macabre qui, loin de relever de la culture, relève du sacrilège.
Face à cette provocation, Monseigneur Norbert Turini, archevêque de Montpellier, a pris la parole dans un texte daté du 27 octobre pour exprimer sa profonde inquiétude. Dans une déclaration solennelle, il dénonce la tenue d’un tel spectacle dans un lieu chargé de mémoire spirituelle :
« Le titre de cette soirée, Dark Witness en Église, au contenu ambigu, dans un tel lieu, peut légitimement choquer et, à mes yeux, n’y a pas sa place. »
Ces mots clairs et mesurés marquent une mise au point pastorale nécessaire. L’évêque ne cherche pas la confrontation, mais il rappelle que la liberté artistique, si légitime soit-elle, n’autorise pas le mépris du sacré. Il souligne que les croyants ont, eux aussi, le droit de dire leur blessure quand leurs symboles sont détournés ou ridiculisés.Monseigneur Turini rappelle également que la laïcité républicaine « ne consiste pas à effacer toute présence du religieux dans l’espace public », mais à garantir la liberté de conscience et à protéger les religions.
« Je souhaite que notre société reste capable d’une liberté qui ne blesse pas, d’une créativité qui ne méprise pas, d’un vivre ensemble qui honore la mémoire des personnes et des lieux. »
Ces paroles prennent tout leur sens dans un contexte où le sacré devient trop souvent un objet de dérision. La Maison des Chœurs n’est pas une salle de spectacle quelconque : c’est une ancienne église, un lieu de prière et de mémoire. Ouvrir ses portes à un “Dark Halloween”, c’est nier ce qu’elle fut, et c’est insulter ceux qui y ont servi Dieu.La déclaration de l’évéque de Montpellier vient donc replacer le débat sur son vrai terrain : celui du respect. Respect des morts, respect de la foi, respect de la mémoire chrétienne de notre pays. Une parole d’évêque à la fois apaisée et courageuse, qui rappelle qu’on ne peut construire une société libre sur le mépris du sacré.
Déclaration de Mgr Norbert TURINI, Archevêque de Montpellier
« En tant qu’archevêque de Montpellier, je souhaite m’exprimer avec gravité à propos de l’organisation, le 31 octobre prochain, d’un spectacle à caractère antireligieux dans la Maison des Chœurs de Montpellier.
Je suis conscient que ce lieu n’est plus affecté au culte et appartient aujourd’hui à la ville. Toutefois, il s’agit d’une ancienne chapelle, qui abrite encore les sépultures de deux évêques de Montpellier, dont l’un, Charles de Pradel, fut le fondateur de l’hôpital Saint-Charles.
Ce lieu porte une mémoire spirituelle, historique et humaine qui demeure vivante dans la conscience de nombreux citoyens.
Le titre de cette soirée, Dark Witness en Église, au contenu ambigu, dans un tel lieu, peut légitimement choquer et, à mes yeux, n’y a pas sa place.
Beaucoup de fidèles catholiques, mais également des personnes non croyantes sensibles au respect des morts et à l’histoire de notre cité, sont légitimement troublés et expriment leur incompréhension.
Je ne conteste en rien la liberté artistique, à laquelle l’Église elle-même est profondément attachée. Mais la liberté d’expression appartient à tous : les croyants ont aussi le droit de dire pacifiquement qu’ils se sentent blessés lorsque des symboles religieux sont détournés ou tournés en dérision dans un lieu chargé de mémoire ecclésiale.
La laïcité, telle que définie par notre République, ne consiste pas à effacer toute présence du religieux dans l’espace public. Elle garantit la liberté de conscience, protège les religions et appelle au respect mutuel entre tous les citoyens, quelles que soient leurs convictions.
Ma démarche n’est ni politique ni polémique. Elle se veut un appel au dialogue, à la considération mutuelle et au respect des lieux qui ont façonné notre histoire commune. Je souhaite que notre société reste capable d’une liberté qui ne blesse pas, d’une créativité qui ne méprise pas, d’un vivre ensemble qui honore la mémoire des personnes et des lieux.