En ce mardi 4 novembre 2025, la Conférence des évêques de France a eu l’honneur d’accueillir le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople, primat de l’Église orthodoxe, à l’occasion de son Assemblée plénière d’automne. La rencontre s’inscrit dans le cadre des célébrations du 1700e anniversaire du Concile de Nicée, où fut formulée la profession de foi commune à tous les chrétiens.
Dans son discours de bienvenue, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, a exprimé sa profonde joie : « Que ce moment fraternel entre nous consolide nos liens et rende gloire à ton appel, celui que tu nous adresses pour que nous soyons toujours unis, comme toi tu es un avec le Père dans l’Esprit Saint. Amen. » L’archevêque de Marseille a tenu à souligner « la disponibilité quasi immédiate du patriarche » pour répondre à son invitation de venir à Marseille, et a rappelé l’attachement du patriarche « à la France, notre si beau pays, dont vous parlez si bien la langue ».
Le cardinal Aveline a rappelé que cette rencontre est la deuxième, trente ans après la première venue du patriarche à Lourdes, le 26 novembre 1995, accueilli à l’époque par Mgr Duval.Le président de la CEF a souligné : « Votre visite est pour nous comme une visitation, vous venez consolider en nous le courage des disciples du Christ. » Et de poursuivre en évoquant le lien entre le « désastre écologique et le vide spirituel » qui apparaissent dans notre société, et de dénoncer « une tentation nihiliste qui affecte dramatiquement nos sociétés », en précisant que « Nos Églises ont à témoigner de la liberté, de la force et de la joie de l’Évangile » terminant et en répétant par un » De quoi aurions-nous peur ? » en référence à l’épître aux Romains de Saint Paul.
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Le cardinal a encore poursuivi : « En vous accueillant aujourd’hui, l’Église vit un moment d’une portée prophétique », puis évoquant le prochain voyage du pape Léon XIV en Turquie et précisément à Nicée , Monseigneur Aveline a noté « qu’un esprit commun anime le patriarche et le pape Léon XIV, au service de l’unité dans l’Église et de la paix dans le monde ». Et d’ajouter : « Vous irez ensemble à Nicée pour y célébrer le 1700e anniversaire du concile œcuménique qui forgea les mots du Credo pour tenter d’exprimer l’insondable mystère de l’incarnation du Verbe éternel. » Et de conclure : « Qu’ils soient un, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »
La présence du patriarche Bartholomée à l’Assemblée plénière des évêques de France marque une étape nouvelle dans le dialogue entre les Églises d’Orient et d’Occident. Dix-sept siècles après Nicée, ce geste fraternel rappelle que le chemin de l’unité passe par la fidélité au Christ et non par la simple coexistence.Un évêque confiait à Lourdes : « En accueillant le patriarche Bartholomée, nous ne faisons pas seulement mémoire du passé, nous posons un acte de foi dans l’avenir. Car ce que Nicée a proclamé, nous avons à le vivre encore : un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. »
Né le 29 février 1940 sur l’île d’Imbros, en Turquie, Bartholomée Ier, de son nom civil Dimítrios Arkhontónis, est depuis 1991 patriarche œcuménique de Constantinople et successeur de l’apôtre André. Formé à Halki, Rome, Munich et Bossey, ce fin théologien polyglotte a consacré son ministère au dialogue entre les Églises, à la défense de la liberté religieuse et à la sauvegarde de la création. Surnommé le « patriarche vert », il a fait de l’écologie intégrale une composante spirituelle de la foi chrétienne, rappelant que la Terre est à la fois « notre sœur et notre mère ».
Artisan de rapprochement avec Rome, il a participé à de nombreuses rencontres fraternelles avec Jean-Paul II, Benoît XVI et François. Fidèle à la tradition orthodoxe tout en tourné vers l’unité, Bartholomée Ier incarne un pont vivant entre Orient et Occident, science et foi, contemplation et action.Dans un monde fragmenté, cette rencontre rappelle que la foi chrétienne, quand elle se recentre sur le Christ, devient une force de paix et de communion. À Lourdes, sous le regard de la Vierge Marie, la parole du patriarche et celle du cardinal Aveline se sont rejointes dans la même prière et en clôturant sa longue intervention, le patriarche a conclu par ces mots : « Le christianisme ne fait que commencer. »


