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« Le besoin d’identité doit être compris positivement  » : le cardinal Aveline entend la soif de repère des fidèles catholiques français

Monseigneur Aveline lors de son discours à Lourdes - capture écran
Monseigneur Aveline lors de son discours à Lourdes - capture écran
Loin de juger négativement les aspirations profondes de la jeunesse catholique et des fidèles dans leur ensemble, le cardinal Aveline semble y discerner un appel à raviver la force unifiante de la foi chrétienne

Lors de son premier discours d’ouverture de l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France, le 4 novembre à Lourdes, le cardinal Jean-Marc Aveline a tracé les grandes orientations de son mandat à la tête de l’épiscopat. L’archevêque de Marseille a livré une réflexion marquée par le souci d’unir charité, vérité et attention aux défis de notre temps.Rendant hommage à Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, son prédécesseur, le cardinal Aveline a rappelé que le travail de l’Église sur la question des abus sexuels était « loin d’être terminé ». Il a invité à en approfondir la portée théologique et spirituelle, afin d’en tirer les leçons nécessaires pour la vie ecclésiale.

Dans ses priorités : la lutte contre la précarité. « Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont de plus en plus nombreuses dans notre pays », a-t-il souligné, insistant sur la responsabilité de l’Église à demeurer proche des plus fragiles. Il a également évoqué la question de l’éducation, appelant à un travail synodal sur trois ans pour conjuguer ouverture à tous et fidélité au caractère propre de l’enseignement catholique.

C’est cependant son propos sur le besoin d’identité qui a marqué les esprits. Dans une société traversée par l’instabilité et la perte de repères, le cardinal Aveline a encouragé à accueillir avec bienveillance cette quête de sens qui habite de nombreux jeunes :

« Ce désir d’identité taraude le cœur de nombreux jeunes, et nous devons le considérer positivement, le comprendre et le nourrir, afin qu’il ne soit pas récupéré pour servir d’alibi à de dangereuses crispations identitaires. »

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Ces paroles, fortes et mesurées, traduisent une réelle compréhension du prélat marseillais pour cette recherche de cohérence et d’appartenance qui traverse notre époque. Loin d’y voir une menace, il y reconnaît une aspiration profonde à la continuité, à la fidélité et au lien. L’Église, selon lui, doit donc accompagner cette quête, l’éclairer et l’élever, afin qu’elle devienne un chemin vers la communion plutôt qu’un motif de division.

Dans une autre partie de son discours, le cardinal Aveline a voulu rappeler la nature spirituelle de l’Église. « Considérée du point de vue de la foi, l’Église n’est pas simplement une institution », a-t-il affirmé, insistant sur la responsabilité des évêques comme garants de l’unité. Par ces mots, il rappelle que l’Église, épouse du Christ, n’est pas une organisation parmi d’autres, mais un mystère vivant, né du côté transpercé du Sauveur et animé par l’Esprit Saint. Être évêque, dans cette perspective, n’est pas exercer un pouvoir, mais servir la communion et la fidélité à la foi transmise depuis les apôtres.Dans un ton plus pastoral, l’archevéque de Marseille a confié que « l’Esprit qui souffle sur un diocèse est aussi celui qui souffle dans le cœur de l’évêque, quitte à lui “souffler dans les bronches” pour le réveiller ». Cette expression vient préciser une conception exigeante du ministère épiscopal : celle d’un pasteur qui accepte d’être bousculé, rappelé à la ferveur, pour rester disponible à l’action imprévisible de Dieu.

Loin de juger les aspirations profondes de la jeunesse catholique et des fidèles dans leur ensemble, le cardinal Aveline semble y discerner un appel à raviver la force unifiante de la foi chrétienne. En œuvrant pour le salut des âmes, l’Église est invitée à orienter cette recherche vers ce qui unit véritablement, vers la communion en Jésus-Christ, source de vie et de vérité, fondement de toute fraternité entre les personnes et les peuples. Gageons que ce nouveau mandat du cardinal Aveline à la présidence de la Conférence des évêques de France accompagnera une Église confiante dans l’action de l’Esprit Saint et résolue à servir, avec humilité et ferveur, la communion en Jésus-Christ, pierre solide de l’unité et de la paix.

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