Entre octobre et novembre, trois films sur la foi chrétienne ont pris l’affiche dans les salles françaises : Sacré-Cœur, Le Roi des Rois et Baroudeurs du Christ. Trois œuvres différentes par leur forme, mais animées d’un même souffle spirituel, celui du message d’amour porté par l’Évangile.
La première surprise est Sacré-Cœur, coréalisé par Steven et Sabrina Gunnell. Sorti le 1er octobre 2025, ce docu-fiction est devenu un phénomène avec 350 000 entrées en quelques semaines. Son synopsis résume l’esprit du film : « Il y a 350 ans, en France, Jésus a fait connaître son cœur brûlant d’amour à sainte Marguerite-Marie. Aujourd’hui, dans le monde entier, la puissance du Sacré-Cœur transforme encore des vies. Un docu-fiction saisissant qui nous plonge au cours des siècles dans le mystère du Sacré-Cœur de Jésus et nous révèle son amour personnel et inconditionnel. »
Loin de tout prosélytisme, le film traverse les siècles pour montrer la permanence d’un message, celui d’un amour offert à tous, sans distinction. À travers des témoignages bouleversants et des séquences où l’émotion se confond avec la vérité et la beauté des images, Sacré-Cœur rappelle cette phrase clé qui le traverse comme un fil rouge :
« Le monde meurt de ne pas se savoir aimé. »
Cette vérité simple, énoncée à Paray-le-Monial il y a trois siècles, trouve une résonance singulière dans notre époque marquée par la solitude et la quête de sens. Steven Gunnell, passé de l’ombre à la vraie Lumière, celle qui éclaire la vérité, non celle des plateaux télé, propose une œuvre lumineuse, centrée sur l’expérience du cœur de Jésus, source de tout amour, plutôt que sur le discours.
Dans un autre registre, Le Roi des Rois prolonge ce renouveau du cinéma de foi. Réalisé par le cinéaste coréen Seong-ho Jang et coécrit avec Rob Edwards (La Princesse et la Grenouille), ce film d’animation distribué par Saje Films s’inspire de l’œuvre méconnue de Charles Dickens, La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le récit met en scène Walter, un jeune garçon passionné par les légendes du roi Arthur, que son père, Charles Dickens lui-même, invite à découvrir la vie d’un autre roi, celui des rois, Jésus-Christ. Transporté par la magie du conte, Walter marche aux côtés du Christ, assiste à ses miracles, à sa Passion et à sa Résurrection, découvrant que la véritable royauté se trouve dans le don de soi. Succès mondial, le film a touché des millions de spectateurs et s’impose comme une œuvre de transmission, une initiation à la foi pour les plus jeunes et un rappel aux adultes que le cœur du christianisme est une histoire d’amour et de miséricorde.
Enfin, Baroudeurs du Christ, sorti hier mercredi 5 novembre et réalisé par Damien Boyer, vient clore ce triptyque avec une dimension profondément humaine et incarnée. Le film suit cinq prêtres français envoyés à vie dans des pays d’Asie qu’ils n’ont pas choisis, pour y vivre une mission radicale et souvent solitaire. Héritiers de 360 ans de tradition missionnaire, ces hommes mêlent foi et action dans des contextes parfois extrêmes, accueil de réfugiés nord-coréens, accompagnement de jeunes handicapés, lutte contre l’exploitation humaine et spirituelle. Parfois maladroits, mais toujours sincères, ils témoignent d’un engagement total, d’une fidélité au quotidien et d’une joie qui résiste à tout.
Tourné sur quatre ans à travers l’Inde, le Cambodge, Taïwan et Madagascar, Baroudeurs du Christ capte la vie de ces missionnaires au plus près, dans leur labeur, leurs doutes et leurs émerveillements. Leur mission n’est ni héroïque ni spectaculaire, elle est simplement fidèle. Le père Will Conquer, l’un des prêtres filmés, résume ainsi le sens de leur démarche : « Le Christ n’est pas venu nous sauver à distance, il est venu marcher avec nous. » Ce réalisme spirituel donne au film toute sa force, loin des images d’Épinal comme des postures militantes.
Ces trois films, chacun à sa manière, traduisent la vitalité d’une foi vécue et transmise sans tapage. Ils ont un point commun essentiel, le même message, celui de l’amour porté par l’Évangile. Un amour radical, offert sans calcul, sans mérite et sans frontière. C’est cet amour-là que ces œuvres font briller, celui du Cœur de Jésus, de la douceur du Christ et du service humble des missionnaires. Loin de toute chaîne idéologique ou récupération culturelle, ces films rappellent que la foi chrétienne n’est pas d’abord un système de pensée, mais une rencontre vivante. Et qu’à l’approche de Noël, il est bon de se souvenir que cet amour-là demeure la plus belle des nouvelles.


