Dans son discours adressé aux membres du Comité mixte du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et de la Conférence des Églises européennes (CEC), le pape Léon XIV a placé le discernement spirituel au cœur de la mission chrétienne contemporaine. S’exprimant dans la Salle du Consistoire, il a exhorté les représentants des Églises à « accomplir la grande mission de faire des disciples parmi toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19), rappelant ainsi la dimension universelle et permanente du mandat missionnaire confié par le Christ à son Église.
Ce passage, central dans le discours, résume l’appel du pape à une redécouverte du zèle évangélique dans un contexte européen en pleine mutation. Pour Léon XIV, l’annonce de l’Évangile ne peut se réduire à une simple transmission culturelle : elle requiert un discernement constant et attentif, capable d’adapter le témoignage chrétien à la diversité des situations humaines, sociales et spirituelles actuelles. Le Saint-Père souligne que, malgré des signes positifs et encourageants de croissance dans certaines régions, de nombreuses communautés chrétiennes se sentent aujourd’hui en minorité. Dans ce contexte, l’évangélisation demande d’autant plus de courage et de lucidité spirituelle. Loin de se décourager, le pape invite les Églises à reconnaître dans cette fragilité une occasion de renouveler leur foi et leur unité.
Le pape Léon XIV a également salué la révision de la Charta Oecumenica, document fondamental signé pour la première fois en 2001, qui fixe les principes et engagements communs des Églises d’Europe dans leur marche vers l’unité. Vingt-cinq ans après sa première adoption, la signature d’une nouvelle version marque, selon le pape, un moment clé de discernement communautaire au service de la mission.
La Charta se présente non seulement comme un texte de référence théologique et pastoral, mais aussi comme un instrument de dialogue entre les traditions chrétiennes du continent. Elle encourage les fidèles à marcher ensemble, à écouter les autres confessions et à reconnaître la présence de l’Esprit Saint dans les efforts de réconciliation et de collaboration.
Léon XIV insiste sur le fait qu’avec l’aide de l’Esprit Saint, nous serons capables de comprendre où nous avons réussi, où nous avons échoué et vers où nous devons aller pour annoncer à nouveau l’Évangile.
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Cet accent sur la réciprocité et la conversion commune traduit une vision profondément synodale du chemin œcuménique : dans l’Église catholique, le chemin synodal est œcuménique, tout comme le chemin œcuménique est synodal, a rappelé le pape, reprenant une formule du pape François.Enfin, Léon XIV a replacé cet engagement œcuménique et missionnaire dans le cadre du prochain Jubilé, en annonçant son intention de se rendre sur le lieu du Concile de Nicée, berceau de la profession de foi commune aux chrétiens. Il y priera avec les chefs des Églises, affirmant son désir de proclamer à nouveau que « Jésus-Christ est notre Espérance », Lui qui est à la fois le chemin que nous devons suivre et la destination ultime de notre pèlerinage spirituel. Par cet appel, le pape Léon XIV invite les Églises européennes à unir la fidélité à la Parole de Dieu et l’écoute des signes des temps, dans la certitude que la grâce et la paix du Seigneur demeurent vitales pour l’avenir spirituel du continent.
On note dans le discours du pape Léon XIV une volonté d’équilibre entre fidélité missionnaire et ouverture œcuménique. En plaçant le discernement au centre de la vie ecclésiale, il rappelle que la mission d’annoncer le Christ se vit dans une disponibilité toujours renouvelée à l’action de l’Esprit Saint, pour faire des disciples parmi toutes les nations ,aujourd’hui encore, au cœur d’une Europe en quête de sens et d’unité.


