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Saint Geoffroy d’Amiens

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Face à l’hostilité générale et au manque de soutien, l’évêque choisit un temps de se retirer à la Grande Chartreuse, cherchant la paix et le silence de la vie contemplative

Évêque d’Amiens (+ 1115)

Né au XIᵉ siècle et formé dès l’enfance à la vie monastique, saint Geoffroy d’Amiens, également appelé Godefroy, demeure une figure exemplaire de fidélité et de réforme dans l’Église médiévale. Entré au monastère dès l’âge de cinq ans, il fut choisi comme abbé du monastère de Nogent-sous-Coucy, alors sur le déclin. Sous sa direction, cette communauté, qui ne comptait plus que six moines, retrouva rapidement vitalité et ferveur, devenant en quelques années l’un des monastères les plus florissants de la région de la Marne.Sur l’insistance de l’archevêque de Reims, Geoffroy accepta ensuite, à contrecœur, d’être nommé évêque d’Amiens en 1104. Sa mission se révéla ardue. Le clergé diocésain, souvent soumis à l’influence des puissants seigneurs, s’était éloigné de la discipline ecclésiastique. Les tensions sociales entre les nobles, les marchands et le peuple de la « Commune d’Amiens » rendaient la tâche encore plus difficile.

Face à l’hostilité générale et au manque de soutien, l’évêque choisit un temps de se retirer à la Grande Chartreuse, cherchant la paix et le silence de la vie contemplative. Mais, rappelé à ses devoirs pastoraux, il revint à Amiens pour reprendre sa charge épiscopale. Peu après, épuisé par les luttes et les épreuves, il s’éteignit à l’abbaye de Saint-Crépin de Soissons en 1115, au retour d’un voyage à Reims. Fait douloureux, aucun membre du clergé d’Amiens ne se déplaça pour ramener son corps, signe des divisions profondes de son temps.

Selon l’ordo du diocèse d’Amiens, saint Geoffroy fut le 37ᵉ évêque du diocèse, siégeant de 1104 à 1115. Sur les cent trois évêques qui se sont succédé depuis saint Firmin, sept sont honorés du culte des saints : Firmin le martyr, Euloge, Firmin le confesseur, Honoré, Saulve, Berchond et Geoffroy.Son œuvre et son exemple demeurent ceux d’un pasteur courageux, attaché à la réforme et à la paix, cherchant à restaurer dans l’Église la fidélité à l’Évangile. L’iconographie le représente notamment dans une peinture du Maître de Meßkirch, conservée à Donaueschingen, en Allemagne (Wikimedia Commons), rappelant le visage serein d’un évêque qui, au cœur des tempêtes, sut rester fidèle à Dieu et à son peuple.

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