Présenté comme une égalité et une nécessité de de santé publique, la Commission des droits des femmes du Parlement européen a approuvé un projet de résolution appelant à financer les avortements dans toute l’Union européenne. Derrière cette initiative, soutenue par de puissants lobbies pro-avortement, se cache la volonté d’imposer un “droit à l’avortement” européen et de marginaliser les défenseurs de la vie.La Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (FEMM) du Parlement européen a adopté, le 5 novembre dernier, un projet de résolution controversé. Par 26 voix contre 12, les eurodéputés ont soutenu un texte demandant à la Commission européenne d’intégrer l’avortement dans les politiques de santé de l’Union, en finançant les avortements dits « transfrontaliers » et en luttant contre les « mouvements anti-genre ».
Ce projet s’appuie sur l’initiative My Voice My Choice, soutenue par plus de 1,2 million de signatures et quelque 300 organisations pro-avortement en Europe. Il vise à permettre aux femmes vivant dans des pays où l’avortement est restreint, comme la Pologne ou Malte, de se rendre dans d’autres États membres pour y avorter, avec un financement public européen.Le texte demande la création d’un mécanisme volontaire d’aide financière entre États membres pour garantir un « accès sûr et légal à l’interruption de grossesse ». En pratique, cela reviendrait à utiliser les fonds européens pour payer des avortements réalisés à l’étranger. Selon Nika Kovač, représentante de My Voice My Choice, « les femmes polonaises disposent d’un bon réseau d’ONG pour les aider à voyager et à se faire soigner, mais ces procédures coûtent cher. Ce que nous voulons, c’est que ni les ONG ni les femmes n’aient à payer. »
Présentée comme un progrès pour l’égalité et la santé, cette proposition soulève toutefois de profondes interrogations éthiques et politiques. Elle détourne l’argent public vers une cause idéologique et ignore le droit à la vie de l’enfant à naître, pourtant au fondement de toute société humaine. Le texte invoque les “valeurs européennes” de non-discrimination et de respect de “l’intégrité physique”, mais refuse de les appliquer à l’être humain le plus vulnérable.
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La résolution appelle aussi à intensifier la lutte contre les « mouvements anti-genre » et à garantir un « accès universel à la santé sexuelle et reproductive », autrement dit à la contraception et à l’avortement. Sous couvert de liberté, il s’agit en réalité de restreindre l’expression des associations pro-vie et pro-famille qui défendent la dignité de toute vie humaine.Le texte demande en outre que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et évoque la possibilité de réviser les traités. En affirmant respecter les législations nationales tout en incitant les États à modifier leurs lois pour se conformer aux normes pro-avortement, le projet manifeste une contradiction flagrante.
Enfin, le document compare le financement de l’avortement à celui du dépistage des cancers, estimant que les deux participeraient à la réduction des inégalités de santé. Une comparaison qui choque de nombreux observateurs : assimiler la suppression d’une vie à un acte médical de prévention revient à nier le sens même de la médecine.Le projet sera prochainement discuté en session plénière du Parlement européen, après une audition publique prévue le 2 décembre. Reste à voir comment voteront les eurodéputés et les représentants des États attachés à la défense de la vie.En 2014, l’initiative citoyenne One of Us, qui visait à protéger les embryons humains, avait recueilli 1,8 million de signatures, soit 600 000 de plus que My Voice My Choice. Les institutions européennes l’avaient pourtant ignorée. Dix ans plus tard, elles s’apprêtent à soutenir un projet opposé, au nom d’une “liberté” qui laisse de côté les plus petits et les plus sans défense.


