Reine d’Écosse (+ 1093)
En ce dimanche dédié à sainte Marguerite d’Écosse, l’Église célèbre la mémoire d’une reine dont la vie conjugue noblesse, foi et sens aigu du service du royaume. Petite-fille du roi d’Angleterre, née en Hongrie durant l’exil de sa famille, Marguerite trouve refuge en Écosse à l’époque de l’invasion normande. Le roi Malcolm III, impressionné par sa piété et sa finesse de jugement, en fait son épouse et son soutien dans la conduite du royaume.
Leur union, qui dura près de quarante ans, est souvent présentée comme l’une des plus harmonieuses de l’histoire écossaise. Huit enfants naîtront de ce foyer solide, et plusieurs d’entre eux marqueront durablement la vie religieuse et politique du royaume. Marguerite, associée de manière constante aux affaires de l’État, contribua à une gouvernance prudente et stable malgré les tensions avec les envahisseurs normands.Sa mort, le 16 novembre 1093, survient quelques jours après l’assassinat de son époux et de son fils aîné. Éprouvée par cette nouvelle, elle remet sa vie entre les mains de Dieu avec une profonde confiance. Son influence spirituelle reste majeure, puisqu’elle introduisit et stabilisa la liturgie romaine dans l’Église écossaise, renforçant des pratiques qui structureront durablement la vie ecclésiale du pays.
La date de sa fête, longtemps célébrée le 10 ou le 16 juin en Écosse, est aujourd’hui fixée au 16 novembre, jour de sa naissance au ciel. Son culte s’est répandu bien au-delà de l’Écosse, comme en témoigne la présence d’une paroisse qui lui est dédiée à Chicago.Un internaute rappelle un fait moins connu de son histoire: le crâne de sainte Marguerite est actuellement conservé à la collégiale Saint-Pierre de Douai, dans la chapelle Notre Dame des Miracles. Ces reliques, autrefois emportées à l’Escurial puis données à Mary Stuart, furent finalement sauvées par un bénédictin anglais qui les confia aux jésuites de Douai.
L’Église retient de Marguerite non seulement son rôle de reine, mais aussi la profondeur de sa vie intérieure. Prieure de sa maison, attentive aux pauvres, elle unissait la rigueur des jeûnes à une charité inventive et constante. Elle demeure un modèle d’épouse, de mère et de souveraine engagée au service du bien commun.
Elle laisse aussi des paroles fortes, qui résonnent encore comme un appel à la générosité chrétienne et à la juste compréhension de la charité:
« La main des pauvres est l’assurance des trésors royaux, ce coffre fort, les cambrioleurs les plus retors ne sauraient le forcer. »En ce jour, l’exemple de sainte Marguerite d’Écosse rappelle que l’autorité véritable s’exerce dans le service, les décisions prudentes et la fidélité à l’Évangile.
Avec nominis
