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« La persécution des chrétiens passe aussi par le mensonge et la manipulation »: le pape Léon alerte sur les dérives contemporaines à affronter

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« C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies »

En commentant l’Évangile de ce dimanche, tiré de Luc 21, 5-19, le pape Léon a proposé une réflexion centrée sur les épreuves traversées par les fidèles et sur l’attitude à adopter face aux crises. À l’approche de la fin de l’année liturgique, il a rappelé l’avertissement de Jésus : « Quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous effrayez pas ». Cet appel reste pertinent dans un contexte où de nombreuses populations sont confrontées à des conflits, à des catastrophes ou à des persécutions. Le pape Léon XIV a souligné que ces situations, bien qu’inquiétantes ou tragiques, ne doivent pas conduire à la peur ou au fatalisme. Il a évoqué l’idée que l’espérance chrétienne demeure présente malgré les souffrances, en s’appuyant sur les paroles du Christ. Cette interprétation vise à situer l’attitude chrétienne dans une perspective de confiance, même au milieu de l’incertitude historique contemporaine.

Une partie de son intervention a également porté sur les formes actuelles de persécution. Le Pape Léon XIV a rappelé que Jésus annonce des violences et des trahisons à cause de son nom, puis il a élargi l’analyse en déclarant : « La persécution des chrétiens ne se produit pas seulement par les armes et les mauvais traitements, mais aussi par les mots, c’est-à-dire par le mensonge et la manipulation idéologique. » Dans cette perspective, son appel s’inscrit également dans une mise en garde plus large face à des courants de pensée qui prétendent redéfinir la vérité anthropologique. C’est dans ce cadre que s’insèrent les débats autour du wokisme, du transhumanisme et des idéologies qui justifient l’avortement ou l’euthanasie au nom d’une liberté qui n’en est pas une.

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Le Pape rappelle que ces approches, loin de protéger la personne, risquent de fragiliser les plus vulnérables et d’entraîner une conception de la liberté détachée de tout lien avec la responsabilité, la dignité et la valeur intrinsèque de la vie humaine. Il invite à reconnaître que ces courants, lorsqu’ils s’imposent dans la société, peuvent contribuer à marginaliser la vision chrétienne de l’homme et à instaurer une forme de pression culturelle qui limite l’expression de la foi. En mentionnant ce phénomène, le pape Léon a indiqué que ces situations peuvent devenir l’occasion d’un témoignage, conformément à l’Évangile. Le Saint-Père a rappelé l’extrait : « C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies », qu’il a présenté comme un point d’appui essentiel face aux difficultés. Il a également évoqué le rôle des martyrs dans l’histoire de l’Église, considérant leur expérience comme un rappel de la fidélité possible au cœur de l’épreuve.

Après l’Angelus, le pape Léon XIV est revenu sur différentes situations de violence et de discrimination touchant des fidèles chrétiens dans plusieurs régions du monde. Il a évoqué le Bangladesh, le Nigeria, le Mozambique et le Soudan, où des attaques contre des fidèles ou des lieux de culte sont régulièrement rapportées. Il a également exprimé sa proximité avec les familles touchées par un massacre récent au Kivu, en République démocratique du Congo.Le Pape a ensuite évoqué les bombardements qui continuent de frapper des villes ukrainiennes, rappelant les victimes, les blessés et les familles déplacées. Il a affirmé : « Nous ne pouvons pas nous habituer à la guerre et à la destruction ! » Cette déclaration vise à souligner le danger d’une normalisation progressive d’un conflit prolongé. Il a invité les fidèles à prier pour une paix qualifiée de juste et stable. L’ensemble des interventions du Saint-Père met en avant trois lignes directrices : la nécessité de ne pas céder à la peur, la reconnaissance de formes nouvelles de persécution et l’appel à poursuivre un engagement constant pour la paix. Le pape Léon présente ainsi ces orientations comme des repères pastoraux destinés à accompagner les fidèles dans un contexte international marqué par des tensions et des épreuves multiples.

ANGÉLUS Place Saint-Pierre
XXXIIIe dimanche du Temps ordinaire, 16 novembre 2025

« Chers frères et sœurs, bon dimanche !

Alors que l’année liturgique touche à sa fin, l’Évangile d’aujourd’hui (Lc 21, 5-19) nous invite à réfléchir sur les aléas de l’histoire et sur la fin des choses. Connaissant nos cœurs, Jésus, en considérant ces événements, nous invite avant tout à ne pas nous laisser envahir par la peur : « Quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous effrayez pas » (v. 9).

Son appel est très actuel. Malheureusement, nous recevons chaque jour des nouvelles de conflits, de calamités et de persécutions qui tourmentent des millions d’hommes et de femmes. Face à ces afflictions, mais aussi face à l’indifférence qui veut les ignorer, les paroles de Jésus annoncent cependant que l’agression du mal ne peut détruire l’espérance de ceux qui ont confiance en Lui. Plus l’heure est sombre comme la nuit, plus la foi brille comme le soleil.

En effet, à deux reprises, le Christ affirme que « à cause de son nom », beaucoup subiront des violences et des trahisons (vv. 12.17), mais c’est précisément à ce moment-là qu’ils auront l’occasion de témoigner (cf. v. 13). À l’exemple du Maître, qui a révélé sur la croix l’immensité de son amour, cet encouragement nous concerne tous. La persécution des chrétiens ne se produit pas seulement par les armes et les mauvais traitements, mais aussi par les mots, c’est-à-dire par le mensonge et la manipulation idéologique. C’est surtout lorsque nous sommes opprimés par ces maux, physiques et moraux, que nous sommes appelés à témoigner de la vérité qui sauve le monde, de la justice qui rachète les peuples de l’oppression, de l’espérance qui indique à tous le chemin de la paix.

Dans un style prophétique, les paroles de Jésus attestent que les catastrophes et les souffrances de l’histoire auront une fin, tandis que la joie de ceux qui reconnaissent en Lui le Sauveur est destinée à durer éternellement. « C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies » (v. 19) : cette promesse du Seigneur nous donne la force de résister aux événements menaçants de l’histoire et à toutes les offenses ; nous ne sommes pas impuissants face à la douleur, car Lui-même nous donne « la parole et la sagesse » (v. 15) pour toujours faire le bien avec un cœur ardent.

Très chers amis, tout au long de l’histoire de l’Église, ce sont surtout les martyrs qui nous rappellent que la grâce de Dieu est capable de transfigurer même la violence en signe de rédemption. C’est pourquoi, en nous unissant à nos frères et sœurs qui souffrent pour le nom de Jésus, nous demandons avec confiance l’intercession de Marie, secours des chrétiens. En toute épreuve et toute difficulté, que la Vierge Sainte nous console et nous soutienne.

Post Angelus

Chers frères et sœurs !

Comme je le disais tout à l’heure en commentant l’Évangile, aujourd’hui encore, dans différentes parties du monde, les chrétiens subissent des discriminations et des persécutions. Je pense en particulier au Bangladesh, au Nigeria, au Mozambique, au Soudan et à d’autres pays, d’où nous parviennent souvent des nouvelles d’attaques contre des communautés et des lieux de culte. Dieu est un Père miséricordieux et il veut la paix entre tous ses enfants ! J’accompagne dans la prière les familles du Kivu, en République Démocratique du Congo, où un massacre de civils a eu lieu ces derniers jours, faisant au moins vingt victimes d’une attaque terroriste. Prions pour que cesse toute violence et pour que les croyants collaborent pour le bien commun.

Je suis avec douleur les nouvelles des attaques qui continuent de frapper de nombreuses villes ukrainiennes, y compris Kiev. Elles font des victimes et des blessés, y compris des enfants, et causent d’énormes dégâts aux infrastructures civiles, laissant des familles sans domicile alors que le froid s’installe. J’assure ma proximité à la population si durement éprouvée. Nous ne pouvons pas nous habituer à la guerre et à la destruction ! Prions ensemble pour une paix juste et stable dans l’Ukraine martyrisée.

Je tiens également à assurer de ma prière les victimes du grave accident de la route qui s’est produit mercredi dernier dans le sud du Pérou. Que le Seigneur accueille les défunts, soutienne les blessés et réconforte les familles en deuil.

Hier, à Bari, a été béatifié Carmelo De Palma, prêtre diocésain décédé en 1961 après une vie généreusement consacrée au ministère de la Confession et de l’accompagnement spirituel. Que son témoignage incite les prêtres à se donner sans réserve au service du peuple saint de Dieu.

Aujourd’hui, nous célébrons la Journée Mondiale des Pauvres. Je remercie tous ceux qui, dans les diocèses et les paroisses, ont promu des initiatives de solidarité avec les plus défavorisés. Et, en ce jour, je remets officiellement l’Exhortation apostolique Dilexi te, « Je t’ai aimé », sur l’amour envers les pauvres, un document que le Pape François a préparé au cours des derniers mois de sa vie et que j’ai achevé avec une grande joie.

En ce jour, nous nous souvenons également de tous ceux qui sont morts dans des accidents de la route, trop souvent causés par des comportements irresponsables. Que chacun fasse son examen de conscience à ce sujet.

Je m’associe également à l’Église en Italie qui propose aujourd’hui la Journée de prière pour les victimes et les survivants d’abus, afin que grandisse la culture du respect comme garantie de la protection de la dignité de toute personne, en particulier des mineurs et des plus vulnérables.

Et maintenant, je vous salue tous avec affection, Romains et pèlerins venus d’Italie et de nombreuses régions du monde, en particulier les fidèles de Bar au Monténégro, de Valence en Espagne, de Syros en Grèce, de Porto Rico, de Sofia en Bulgarie, de Bismarck aux États-Unis d’Amérique, les étudiants de la Catholic Theological Union de Chicago et la chorale Eintracht Nentershausen d’Allemagne.

Je salue les pèlerins polonais, en rappelant l’anniversaire du Message de réconciliation adressé par les évêques polonais aux évêques allemands après la Seconde Guerre mondiale. Je salue enfin la Famille Vincentienne et les groupes de Lurago d’Erba, Coiano, Cusago, Paderno Dugnano et Borno.

Bon dimanche à tous ! »

Source Vatican

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