Le Washington Post a titré : « Des femmes trans participent à un événement au Vatican avec le pape Léon, mais pas à la table d’honneur », créant une polémique au lendemain du repas du Jubilé des pauvres et insinuant que le Pape aurait volontairement écarté des personnes trans, contrairement aux années précédentes où deux d’entre elles avaient été assises à la table du pape François.Le journal américain affirme qu’un groupe de 48 personnes transgenres était présent à l’événement, mais qu’aucune n’a été placée aux tables d’honneur, s’appuyant sur deux sources anonymes prétendant que cette absence serait significative. Le Washington Post en profite pour opposer explicitement Léon XIV à François, comme s’il s’agissait d’un test idéologique pour mesurer la conformité du nouveau pontificat aux attentes des milieux militants.
La réalité contredit pourtant cette construction médiatique. Le cardinal Konrad Krajewski, responsable de l’Aumônerie apostolique et organisateur du repas, a rappelé que les dix-neuf personnes assises à la table du Pape avaient été choisies au hasard, à la dernière minute, pendant l’Angélus. Aucune consigne, aucun tri, aucune exclusion. Le Washington Post présente donc comme un geste politique ce qui fut simplement un choix logistique et spontané.
Le média italien La Bussola précise que la polémique s’alimente aussi du fait que certains médias ont décrit, pendant plus d’une semaine, la présence annoncée d’« activistes transgenres », notamment Alessia Nobile, figure trans très médiatisée en Italie et connue pour son militantisme LGBTQ+. Plusieurs articles ont laissé entendre que sa proximité passée avec François devait mécaniquement se reproduire sous Léon XIV. Certains sont même allés jusqu’à suggérer que la participation des personnes trans résultait d’une demande d’audience faite par Nobile elle-même, ce que le cardinal Krajewski a démenti. Il a précisé que 1 300 billets avaient été confiés à des associations caritatives, des foyers, Caritas, des paroisses et des œuvres travaillant avec les pauvres, et que ce sont ces structures – et elles seules – qui ont choisi leurs invités.
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Il est probable qu’une grande partie des personnes trans présentes aient été invitées par le curé de Torvajanica, don Andrea Conocchia, déjà intermédiaire entre François et un groupe d’entre elles pendant la pandémie. Cette présence locale, parfaitement connue du Vatican, a été gonflée par certains pour transformer la charité ordinaire en enjeu politique. On voudrait désormais faire croire que Léon XIV devrait entretenir les mêmes amitiés, reproduire les mêmes gestes et même accueillir les mêmes convives pour montrer sa conformité à une ligne idéologique héritée de son prédécesseur.
La controverse du Washington Post apparaît ainsi pour ce qu’elle est : une tentative d’imposer une lecture militante à un repas de charité, en utilisant les personnes trans comme instrument pour exercer une pression sur le nouveau Pape. À force de transformer les pauvres en catégories identitaires et chaque geste pastoral en symbole politique, certains médias cherchent moins à informer qu’à contrôler le récit et à dicter les comportements que l’Église devrait adopter.Pendant ce temps, la charité chrétienne demeure fidèle à ce qu’elle est : un service humble, tourné vers les plus pauvres, sans tri idéologique, sans mise en scène, et sans se plier aux attentes d’un agenda idéologiqueextérieur à l’Évangile.
