À l’approche du premier voyage apostolique du pape Léon XIV, prévu en Turquie du 27 au 30 novembre, les responsables du Patriarcat œcuménique expriment une attente marquée par la joie et la conscience d’un moment historique pour le dialogue entre Rome et Constantinople.Ce matin, lors d’une conférence de presse organisée à Paris par l’Œuvre d’Orient, Emmanuel, métropolite de Chalcédoine et figure éminente du Patriarcat œcuménique, a rappelé la portée symbolique et ecclésiale de cette visite. Pour lui, il s’agit d’un événement profondément significatif, qui s’inscrit dans une année où catholiques et orthodoxes commémorent le 1 700ᵉ anniversaire du premier concile œcuménique de Nicée, fondement de l’unité doctrinale chrétienne.
Le métropolite a également souligné un autre anniversaire important : le 60ᵉ anniversaire de la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople, le 7 décembre 1965, geste décisif posé par Paul VI et le patriarche Athénagoras. Cette mémoire, affirme-t-il, continue de nourrir un dialogue théologique et fraternel entamé dans les années 1960 et qui a donné “des fruits durables”.Le métropolite Emmanuel a indiqué se trouver actuellement au Vatican afin de finaliser, avec les responsables catholiques, les dernières étapes du voyage. Les deux Églises travaillent depuis plusieurs mois par l’intermédiaire d’un comité mixte chargé de l’organisation. Les délais resserrés exigent encore quelques ajustements, mais l’enthousiasme demeure palpable.
Il a également rappelé un échange intervenu deux ans auparavant avec le pape François : interrogé sur la commémoration des 1 700 ans du concile de Nicée, François avait exprimé sa volonté d’y participer, tout en reconnaissant que son successeur pourrait être amené à effectuer le déplacement. C’est finalement Léon XIV qui portera la représentation de l’Église catholique à cette célébration.Le programme du pape commencera à Ankara, où il rencontrera le président Recep Tayyip Erdogan. Le soir même, il rejoindra Istanbul pour se rendre au siège du Patriarcat œcuménique. Le métropolite Emmanuel a rappelé que cette visite s’inscrit dans une tradition bien établie : depuis la venue de Paul VI en 1967, les papes se rendent régulièrement au Phanar pour la fête de saint André, patron du Patriarcat œcuménique.
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Concernant la commémoration de Nicée, il a précisé qu’il ne s’agira ni d’une messe ni d’une liturgie, mais d’une célébration œcuménique. Pour des raisons de sécurité, le nombre de participants sera limité. Seront présents, aux côtés du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée, les patriarches orthodoxes et orientaux, ainsi que des représentants d’autres Églises chrétiennes engagées dans le dialogue œcuménique.Le métropolite a rappelé que le concile de Nicée a formulé la première partie du Credo, texte fondateur partagé par les chrétiens d’Orient et d’Occident. Cette célébration, affirme-t-il, appellera les Églises à renouveler leur engagement sur le chemin de l’unité.Dans un contexte international marqué par les tensions politiques et les défis géopolitiques dans la région, la visite de Léon XIV s’annonce comme un geste fort en faveur de la fraternité entre les Églises. Elle met en lumière le désir commun de poursuivre un dialogue patient, enraciné dans la tradition, et orienté vers la recherche d’une unité toujours plus pleine.
Pour les deux Églises, l’anniversaire de Nicée apparaît ainsi comme une occasion providentielle de raviver la conscience de ce patrimoine partagé, et de rappeler que la mission chrétienne s’enracine dans la communion.
