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Rapport OIDAC: La France en tête d’une explosion de violences anti-chrétiennes qui s’étend partout en Europe

couverture du rapport OIDAC - DR
couverture du rapport OIDAC - DR
Les violences antichrétiennes se multiplient partout en Europe. La France occupe une triste première place très inquiétante, mais le sujet semble rester tabou

Le rapport 2025 de l’Observatoire de l’Intolérance et de la Discrimination contre les Chrétiens en Europe (OIDAC) dresse une cartographie saisissante de la situation des chrétiens sur le continent. Alors que la perception publique donne parfois le sentiment d’une stabilisation, les données montrent une réalité contraire : la violence augmente, la sous-déclaration reste massive et la liberté religieuse s’effrite progressivement. Avec plus de deux mille actes hostiles recensés en un an, l’Europe traverse une crise profonde, largement passée sous silence. La France, particulièrement touchée, y apparaît comme un épicentre préoccupant.

Selon le rapport de l’OIDAC publié le 18 novembre 2025 , 2 211 actes anti-chrétiens ont été recensés en Europe en 2024, dont 274 agressions directes contre des personnes. Ces chiffres sont déjà alarmants, mais ils restent très probablement en deçà de la réalité, des pays majeurs comme la France ou le Royaume-Uni ne publiant aucune statistique officielle concernant les agressions physiques. Une enquête menée en Pologne révèle que près de la moitié des prêtres ont subi une agression en un an, mais plus de 80 pour cent n’ont rien déclaré, suggérant que la véritable ampleur des violences pourrait être multipliée par dix ou davantage.

Dans ce contexte européen fragmenté, la France confirme son statut de pays le plus touché par la violence antichrétienne. Le rapport recense 771 incidents sur le territoire français en 2024, un chiffre qui ne tient même pas compte des nombreux cas non déclarés.

La société civile identifie, en complément, plus de cent trente autres faits significatifs, portant le total annuel à près de neuf cents incidents. Aucun autre pays européen n’approche un tel volume. À titre de comparaison, l’Allemagne en comptabilise 311, la Pologne 119, l’Italie 86 et l’Autriche 65. Le Royaume-Uni atteint environ 550 incidents, tandis que l’Espagne, faute de statistiques officielles, ne peut fournir qu’une estimation fondée sur les signalements associatifs.

En France, l’année 2024 a été marquée par plusieurs attaques d’une gravité exceptionnelle. L’incendie criminel qui a ravagé l’église de l’Immaculée-Conception à Saint-Omer a entièrement détruit la nef et provoqué l’effondrement du clocher. À Dijon, une attaque au gaz lacrymogène en plein office a fait neuf blessés. Plus de cinquante tombes ont été profanées dans le sud du pays avec des inscriptions à connotation islamiste. Les services antiterroristes ont même déjoué une tentative d’attentat visant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Après une légère baisse entre 2023 et 2024, les premiers mois de 2025 signalent déjà une hausse de treize pour cent des attaques recensées.

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L’Allemagne connaît une évolution similaire. Avec 311 incidents en 2024, le pays enregistre une augmentation de 22 pour cent, après une hausse spectaculaire de 105 pour cent en 2023. Trente-trois incendies volontaires ont visé des lieux chrétiens, un record européen. Les évêques allemands parlent d’une véritable rupture des tabous, citant des cas de profanations sévères, de statues de Christ décapitées et de confessionnaux souillés.La Pologne, avec 119 incidents recensés, voit elle aussi une intensification des attaques, malgré une forte tradition religieuse qui pourrait laisser penser à un contexte plus favorable. L’Italie, avec 86 actes hostiles, signale une progression constante des dégradations d’églises et des profanations. L’Autriche, qui en enregistre 65, connaît une augmentation notable des agressions verbales et physiques visant les prêtres. Le Royaume-Uni, avec environ 550 incidents, voit une hostilité sociale croissante, soutenue par des restrictions légales controversées comme les « zones tampons » devant les cliniques d’avortement.

L’Espagne demeure l’un des pays les plus difficiles à évaluer faute de données officielles, mais les observatoires associatifs y constatent une multiplication des agressions physiques, des profanations et même des homicides, comme le meurtre d’un moine de soixante-seize ans dans un monastère près de Valence.

À ces violences s’ajoute une pression juridique croissante sur l’expression de la foi chrétienne. Des poursuites pour prière silencieuse au Royaume-Uni, des restrictions sur les écoles confessionnelles en Suisse et en France, des procédures administratives contre des diocèses espagnols ou encore des sanctions pour citations bibliques publiées en ligne illustrent cette dérive. L’OSCE avertit que, sans vigilance, ces restrictions risquent d’assimiler la simple pratique religieuse à un délit d’opinion.Face à cette montée alarmante, le rapport OIDAC appelle les États européens à reconnaître pleinement l’ampleur du problème, à protéger les lieux de culte, à renforcer la collecte de données et à préserver la liberté religieuse. Pour la France comme pour l’ensemble du continent, il ne s’agit plus seulement d’un enjeu sécuritaire, mais de la préservation d’un droit fondamental : celui de croire, de pratiquer et de témoigner librement.

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