La signature du protocole d’entente entre la Bibliothèque apostolique vaticane et la Bibliothèque nationale de France, le 17 novembre dernier à l’Ambassade de France près le Saint Siège, marque une étape importante dans la coopération culturelle entre les deux institutions. Le communiqué officiel souligne que les deux parties ont conclu « un accord qui encourage l’échange professionnel, la coopération numérique et la réalisation d’initiatives culturelles et scientifiques conjointes ». Cet engagement reflète une volonté partagée de développer des pratiques communes, de moderniser les outils de consultation et d’offrir aux chercheurs un accès facilité aux fonds conservés à Rome et à Paris.
Les responsables présents ont insisté sur la profondeur des relations qui unissent les deux institutions. Le texte précise que, lors de la conférence de presse précédant la signature, « les dirigeants des deux bibliothèques ont souligné la profondeur et la longue histoire des liens qui les unissent, en tant qu’institutions de référence du patrimoine culturel européen ». Cette mention rappelle que la coopération actuelle n’est pas un évènement isolé, mais s’inscrit dans une continuité déjà solide, construite au fil des années.Le communiqué rappelle en effet plusieurs étapes préparatoires. En novembre 2024, une délégation de la BnF avait participé à l’initiative organisée par la Vaticane intitulée « Conserver et transmettre ce qui a été soigneusement lu, Bibliothèques en dialogue », consacrée aux bonnes pratiques en matière de gestion des collections et de numérisation. En mai 2025, les échanges ont continué à Paris, lors de la visite du préfet don Mauro Mantovani à l’exposition Apocalypse. Ces rencontres successives ont nourri un climat de collaboration qui trouve aujourd’hui une forme officielle.
Le texte officiel insiste également sur la complémentarité des collections, notamment en ce qui concerne les manuscrits médiévaux. Les deux bibliothèques déclarent vouloir « renforcer leurs synergies, consolidant les perspectives communes de dialogue scientifique, technique et documentaire ».
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Dans un contexte où la conservation des documents anciens nécessite des compétences précises, cette complémentarité représente un atout. Rome et Paris s’engagent ainsi à unir leurs méthodes, leurs expériences et leurs technologies pour protéger et transmettre un patrimoine qui joue un rôle décisif dans la compréhension de l’histoire et de la culture.
Le communiqué rappelle aussi le profil singulier et la mission de chacune des institutions. La Bibliothèque apostolique vaticane, héritière du Scrinium du quatrième siècle, a été structurée par Nicolas V et Sixte IV au XVe siècle. Elle conserve des manuscrits, des archives, des imprimés, des cartes, des médailles et de nombreux documents graphiques. La Bibliothèque nationale de France, issue des collections royales du Moyen Âge, a pour mission de rassembler, conserver et partager le patrimoine documentaire national, grâce notamment au dépôt légal.L’accord signé constitue ainsi une étape concrète dans la défense de ce patrimoine. Les deux institutions affirment un objectif commun, la préservation des documents anciens et la mise en œuvre d’outils modernes pour les rendre accessibles, en particulier par des initiatives de numérisation et de consultation en ligne. Pour l’Église, cette coopération s’inscrit dans une vision où la transmission du savoir et la protection de la mémoire écrite sont au service de l’humanité.
Texte intégral du communiqué officiel traduit en français ( Traduction Tribune Chrétienne)
« Signature d’un protocole d’entente entre la Bibliothèque apostolique vaticane, BAV, et la Bibliothèque nationale de France, BnF
Cité du Vatican, 18 novembre 2025
La Bibliothèque apostolique vaticane et la Bibliothèque nationale de France ont signé hier, le 17 novembre 2025, un protocole d’entente à l’Ambassade de France près le Saint Siège. En présence de S. E. Mme Florence Mangin, ambassadrice de France auprès du Saint Siège, de S. E. Mgr Giovanni Cesare Pagazzi, archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église romaine, et du professeur Gilles Pécout, président de la BnF, les deux parties ont signé, entourées de leurs délégations respectives, un accord qui encourage l’échange professionnel, la coopération numérique et la réalisation d’initiatives culturelles et scientifiques conjointes entre les deux bibliothèques.
Conscientes de la complémentarité de certaines de leurs collections, en particulier dans le domaine des manuscrits médiévaux, la Vaticane et la Bibliothèque nationale de France ont choisi de renforcer leurs synergies, consolidant leurs perspectives communes de dialogue scientifique, technique et documentaire.
Lors de la conférence de presse qui a précédé la signature du protocole d’entente, les dirigeants des deux bibliothèques ont souligné la profondeur et la longue histoire des liens qui les unissent, en tant qu’institutions de référence significatives du patrimoine culturel européen.
Cet accord fait suite à plusieurs rencontres tenues au cours de l’année écoulée, en particulier en novembre 2024, une délégation de la BnF a participé aux travaux de Conservata et perlecta aliis tradere, Biblioteche in dialogo, Libraries in dialogue, initiative internationale organisée par la Vaticane pour promouvoir l’échange de bonnes pratiques entre bibliothèques sur les questions du numérique, de la gestion des collections et de la recherche. En mai 2025, les échanges se sont poursuivis à Paris, lors de la visite du préfet don Mauro Mantovani à l’exposition Apocalypse, organisée sur le site François Mitterrand de la BnF.
Notes historiques sur les deux institutions
La Bibliothèque apostolique vaticane est une institution ancienne, lieu de conservation et de recherche appartenant au Pape et en relation étroite avec le gouvernement et le ministère du Saint Siège. Depuis le Scrinium attesté dès le quatrième siècle, la Vaticane commence son histoire moderne avec Nicolas V, qui, vers le milieu du quinzième siècle, décide d’ouvrir les collections papales aux savants, pro communi doctorum virorum commodo, Bref du 30 avril 1451, et avec Sixte IV, qui donne une structure plus stable à l’organisation de la Bibliothèque par la bulle Ad decorem militantis Ecclesiae du 15 juin 1475. Ses vastes collections, manuscrits, archives, imprimés anciens et modernes, monnaies, médailles, estampes, dessins, cartes et documents photographiques, sont depuis toujours ouvertes aux chercheurs qualifiés du monde entier. La Bibliothèque est spécialisée dans les disciplines philologiques et historiques, ainsi que, rétrospectivement, dans les domaines théologique, juridique et scientifique.
La Bibliothèque nationale de France est l’héritière des collections royales constituées dès le Moyen Âge. Sa mission est de rassembler, conserver, enrichir et diffuser le patrimoine documentaire national. Première institution chargée de la collecte du dépôt légal à partir de 1537, elle est la plus importante bibliothèque de France et compte parmi les plus importantes au monde. Ses collections, réparties sur plusieurs sites en France, comprennent manuscrits, imprimés, périodiques, cartes, estampes, monnaies, médailles, costumes, documents sonores et audiovisuels, ainsi que des documents nativement numériques. »
Source Vatican


