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Nullité matrimoniale : Le pape Léon XIV s’incrit dans la ligne de Jean-Paul II et de Benoît XVI

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Pour le pape Léon XIV, le tribunal ecclésiastique exerce une véritable diaconie de la vérité et ne peut céder à une pastorale complaisante qui confondrait miséricorde et abandon de la rigueur

Dans un moment où beaucoup avaient fini par interpréter la réforme Mitis Iudex (une réforme promulguée en 2015 par le pape François, destinée à simplifier et accélérer les procédures de déclaration de nullité matrimoniale en supprimant la double décision obligatoire, en introduisant une procédure brève et en réduisant les délais) comme une invitation à faciliter largement la reconnaissance de nullité, le pape Léon XIV a rappelé avec clarté que la vérité demeure la première exigence de la justice de l’Église. En s’adressant à la Rote romaine, il a replacé cette réforme dans la continuité de l’enseignement de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il a insisté sur le fait que le mariage chrétien est indissoluble par volonté divine et qu’il constitue un bien public engageant l’ensemble de l’Église et non une simple affaire privée entre deux personnes.

Pour le pape Léon XIV, le tribunal ecclésiastique exerce une véritable diaconie de la vérité et ne peut céder à une pastorale complaisante qui confondrait miséricorde et abandon de la rigueur.

Le pape Léon XIV rejette l’idée devenue trop commune selon laquelle un mariage raté serait automatiquement un mariage nul. Il rappelle qu’un mariage difficile, marqué par les conflits et les épreuves, peut être pleinement valide. La nullité ne concerne jamais l’échec final d’un mariage mais la vérité du consentement initial, ce moment fondateur où tout se joue. Vouloir accélérer les procédures sans discernement peut conduire à des injustices profondes.

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Il rappelle également que la mission première de l’Église n’est pas de déclarer nuls les mariages mais d’aider les époux à se réconcilier et à restaurer leur union lorsque cela est possible. Il met en valeur la convalidation, ce réengagement sacramentel libre du couple qui peut redonner vie à une union blessée.Sans abroger la réforme voulue par le pape François, le pape Léon XIV la remet dans son orientation juste. Il affirme que les procédures doivent rester accessibles et humaines, mais jamais au détriment de la vérité. Il met en garde contre la fausse compassion qui conduit à satisfaire les désirs immédiats plutôt qu’à discerner objectivement la réalité sacramentelle du mariage. Il rappelle enfin le rôle essentiel du défenseur du lien, établi autrefois par un autre pape canoniste, Benoît XIV, et chargé de protéger le mariage comme un bien commun qui ne peut être déclaré nul avec légèreté.

Par son discours à la fois clair, ferme et paternel, le pape Léon XIV redonne au mariage chrétien toute sa dignité. Il refuse les simplifications qui affaibliraient la solidité doctrinale ou la rigueur du discernement. Il rappelle que la justice est une véritable forme de miséricorde et que la vérité protège les couples autant qu’elle protège le sacrement. Son intervention marque ainsi un tournant discret mais décisif : celui d’une Église qui accompagne avec sollicitude, mais qui refuse de trahir la vérité du mariage.

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