Là où certains gestes du pape François avaient pu paraître ambigus, voire théologiquement peu lisibles, son successeur choisit une ligne de clarté et d’identité assumée, refusant tout syncrétisme sans substance.Ce samedi 29 novembre à Istanbul, Léon XIV a visité la mosquée du Sultan Ahmed, comme Benoît XVI en 2006 et François en 2014. Comme eux, il s’est déchaussé en signe de respect et a admiré les coupoles et les mosaïques bleutées du XVIIe siècle. Mais, à la différence de ses deux prédécesseurs, il n’a pas souhaité s’arrêter pour prier. Le muezzin Askin Musa Tunca a déclaré lui avoir proposé un moment de louange et que le pape avait simplement répondu qu’il préférait poursuivre la visite.
Le Vatican a ensuite précisé que l’annonce d’un « bref moment de prière silencieuse » figurant dans l’agenda provenait d’une erreur technique.
Ce choix, derrière sa sobriété apparente, exprime une vision du dialogue interreligieux très précise. Lorsque Benoît XVI posa un geste similaire le 30 novembre 2006, le contexte était exceptionnel. Il intervenait quelques mois après le discours de Ratisbonne, prononcé le 12 septembre 2006, dont une citation historique avait été perçue comme liant Mahomet à la violence. Dans ce climat tendu, l’inclination de Benoît XVI était une forme d’acte pastoral de réparation. Il ne s’agissait pas d’un geste syncrétique mais d’un baume destiné à apaiser une blessure.En revanche , Lorsque François reprit le même geste en 2014, les circonstances étaient totalement différentes. Sans contexte d’urgence pastorale, sa prière orientée vers la qibla apparut spontanée, chaleureuse, mais aussi moins claire théologiquement.
Beaucoup de fidèles y virent une possible confusion, l’impression d’une prière commune ou d’une dilution des distinctions essentielles entre les actes cultuels. En reproduisant un geste né d’une nécessité précise mais sans cette nécessité, François avait offert un symbole touchant mais doctrinalement plus flou. Certains y discernèrent un manque de sens, ou du moins une ambiguïté.
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Ce samedi 29 novembre, Léon XIV n’a pas voulu s’inscrire dans ce registre. Il a honoré la mosquée, ses responsables, son histoire. Il a manifesté respect, attention et courtoisie. Mais il n’a pas reproduit un acte cultuel qui n’appartient pas à la foi catholique.
L’Église a toujours rappelé que le respect n’est pas l’imitation, que la rencontre n’est pas la fusion, que le dialogue n’est pas l’effacement. Le syncrétisme ne construit rien, il confond tout.
En évitant une prière orientée vers La Mecque, Léon XIV a exprimé de manière limpide que la fraternité n’exige jamais la confusion des identités.Depuis son élection, Léon XIV se distingue par sa rigueur, sa sobriété et son refus de l’improvisation. Là où François multipliait les gestes spontanés, parfois déconcertants, Léon XIV privilégie une posture mesurée, stable, doctrinalement lisible. Il ne renonce pas à la chaleur humaine, comme en témoigne son contact avec les fidèles ce samedi encore, mais sa tendresse pastorale ne s’exprime jamais au détriment de la clarté spirituelle.Dans un monde saturé d’interprétations hâtives, le pape sait qu’un geste ambigu peut devenir un message déformé. D’où son refus d’un syncrétisme vide de sens et sa volonté d’un dialogue authentique où chacun demeure pleinement ce qu’il est, portant sa propre identité, pour un dialogue franc et clair . En Turquie, ce samedi 29 novembre, Léon XIV n’a pas simplement visité une mosquée, Il a donné un cap à son pontificat. Un cap de vérité, de respect et de clarté.
