Une recherche publiée en septembre 2025 dans l’International Journal of Women’s Health Care livre un constat glaçant et pourtant rarement évoqué dans le débat public. Cette étude menée auprès de femmes américaines de 41 à 45 ans montre que la détresse émotionnelle liée à un avortement ne s’efface pas avec le temps. Au contraire, elle persiste. Les chiffres parlent d’eux mêmes. Selon les données recueillies, 44.8 % des femmes ayant avorté signalent un niveau modéré 20.7 % ou élevé 24.1 % de détresse émotionnelle même après en moyenne vingt ans.
Les sentiments les plus fréquents sont des pertes et tristesses récurrentes 31.2 %, des souvenirs, rêves ou flashbacks 24.6 %, ainsi qu’une interférence dans la vie quotidienne, le travail ou les relations 23 %. L’auteur conclut clairement que la détresse ne diminue pas mais persiste pendant des décennies.
Au delà de l’échantillon, l’étude extrapole pour l’ensemble de la population féminine américaine. On estime que 31.3 millions de femmes ont eu au moins un avortement. Parmi elles, 14 millions ont souffert de détresse post avortement, 7.5 millions présentent une détresse élevée et 3.4 millions montrent plusieurs symptômes de stress post traumatique. L’étude note que la présence de nombreux cas de détresse importante est rarement reconnue publiquement. Autrement dit, des millions de femmes souffrent en silence.Cette souffrance interroge le discours qui justifie depuis des décennies l’avortement au nom de la santé mentale de la mère. L’étude constate que dans de nombreuses juridictions, l’interruption d’une grossesse en bonne santé est présentée comme bénéfique pour la femme. Les résultats montrent pourtant qu’un quart des femmes subissent au contraire une souffrance profonde et durable. L’auteur écrit qu’en tant que stratégie thérapeutique pour résoudre le stress lié à une grossesse non désirée, l’avortement est souvent un échec. Et il rappelle qu’aucune étude n’a montré un bénéfice mental à long terme lié à l’avortement.
Les implications pastorales et humaines de cette étude sont évidentes. Si la science confirme que la détresse persiste et concerne un grand nombre de femmes, alors le discours selon lequel l’avortement libère ne résiste pas à l’examen. Au contraire, il apparaît comme une liberté coûteuse, une liberté qui se paie cher.
Rappelons que l’Église catholique s’oppose catégoriquement à l’avortement. Cette opposition n’est pas une opinion de circonstance ni une option morale parmi d’autres, mais une affirmation enracinée dans sa foi, sa doctrine et sa vision de l’homme.
Elle ne varie pas selon les époques, les gouvernements ou les modes culturelles. Elle tient à une vérité fondamentale : la vie humaine est sacrée. Le Catéchisme le dit d’une manière qui ne laisse aucune ambiguïté : « la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception ». Dès cet instant premier, « l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie ». Ainsi, l’Église rappelle que « depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué ». Elle ajoute que cet enseignement « n’a pas changé, il demeure invariable ».
L’avortement direct, voulu comme fin ou comme moyen, « est gravement contraire à la loi morale ».
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Face à cette gravité, le Catéchisme ne se contente pas d’un principe abstrait. Il précise que « la coopération formelle à un avortement constitue une faute grave » et prévoit une peine d’excommunication pour souligner la dignité de la vie humaine et la gravité de l’acte. Mais l’Église ne ferme jamais la porte à la miséricorde. Elle insiste au contraire sur le devoir pastoral : « la charité et le soin pastoral doivent être assurés » à ceux qui ont posé cet acte. La miséricorde de Dieu n’est jamais retirée. L’objectif est toujours la guérison, le pardon, la vérité.
Enfin le catéchisme affirme que « le droit inaliénable de tout individu innocent à la vie est un élément constitutif de la société civile et de sa législation ». Lorsque l’État choisit de ne plus protéger les plus faibles, alors « il porte atteinte au fondement même de l’État de droit ». Ce n’est pas seulement la foi qui est en jeu, mais la justice et la civilisation. De ce point de vue, la défense de l’enfant à naître devient un enjeu public : une société qui renonce à protéger les innocents se fragilise elle-même.Au terme de cette enquête scientifique, une question demeure. Pourquoi tant de femmes paient elles si cher une liberté présentée comme une conquête et un droit.On ne construit pas la paix intérieure en supprimant la vie. La vérité finit toujours par apparaître et la souffrance cachée ne guérit pas.


