Depuis plus de cinquante ans, les phénomènes de Dozulé ont nourri interrogations et débats. Dans les années 1970, Mme Madeleine Aumont affirmait avoir reçu des messages du Christ sur la haute butte dominant la commune normande. Autour de ces événements, des récits se sont rapidement multipliés : certains évoquaient des apparitions, d’autres demandaient l’érection d’une immense croix de 738 mètres, d’autres encore annonçaient des catastrophes imminentes ou le retour glorieux du Christ.
Sous l’impulsion de ces annonces, des rassemblements se sont organisés et une dévotion populaire s’est développée. Dès 1985, à l’issue d’une enquête conduite selon le droit de l’Église, Mgr Jacques Badré déclarait : « je ne peux discerner les signes qui m’autoriseraient à déclarer authentiques les apparitions dont il est fait état ». Il interdisait déjà toute promotion du message, constatant que des fidèles se réunissaient et qu’un culte avait commencé à se former.Au fil des années, l’attention pastorale a toujours été marquée par la prudence : si certains éléments relevaient d’un appel à la conversion, d’autres pouvaient prêter à confusion, comme l’idée que la seule vision d’une croix garantirait le salut ou que le monde entier serait soumis à la domination de Satan. Ces formulations ont nécessité le discernement doctrinal de l’Église.
Le sujet a été rouvert en 2025. Le diocèse a consulté la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Dans une lettre intitulée L’unique Croix du Salut, reçue de Rome et approuvée par le pape Léon XIV, il a été demandé à Monseigneur Habert de conclure définitivement en déclarant les événements non surnaturels et sans origine divine. Obéissant à cette demande, l’évêque de Bayeux-Lisieux a publié un décret en ce sens le 5 décembre 2025.
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Dans la ligne du communiqué, la décision rappelle que la promotion des messages non reconnus ainsi que les célébrations et œuvres de piété liées à ces phénomènes ne sont pas autorisées. Le texte se termine sur une invitation claire et paisible : Mgr Habert exprime son affection pastorale et appelle les fidèles à contempler le mystère unique de la Croix du Salut tel qu’annoncé dans l’Évangile et enseigné par l’Église.La décision offre désormais un cadre stable. Elle ne juge pas les intentions personnelles de ceux qui se sont intéressés aux messages de Dozulé, mais affirme le rôle de discernement qui revient à l’évêque. Dans la tradition catholique, toute apparition privée doit être soumise à l’autorité de l’Église, non pour éteindre la foi, mais pour en protéger la pureté. Le décret de Bayeux-Lisieux clôt donc un long chapitre, au service de l’unité et de la clarté.
Communiqué de Mgr Habert
« Publié le 05 décembre 2025
Ce communiqué concerne de prétendues apparitions et messages du Christ qui auraient été transmis à Mme Madeleine Aumont, habitante de Dozulé, dans les années 1970.
Plusieurs enquêtes officielles sur ces phénomènes ont depuis été diligentées par l’Église.
Dans une lettre intitulée L’unique Croix du Salut – reçue de Rome et approuvée par le pape Léon XIV – il a été demandé à Mgr Habert de déclarer définitivement non surnaturels et sans origine divine les prétendus « événements dits de la haute butte de Dozulé ».
Un décret de Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux-Lisieux, a été publié le 5 décembre 2025, en ce sens.
En conséquence, la promotion des messages non-reconnus de Dozulé et la célébration de culte ou d’œuvres de piété ne sont pas autorisées par l’Église Catholique.
Mgr Habert rappelle à tous les fidèles son affection pastorale. Et il les invite à contempler le mystère unique de la Croix du Salut tel qu’annoncé dans l’Évangile et enseigné par l’Église.
À Bayeux, vendredi 5 décembre 2025.
- Jacques Habert »


