Depuis 2000 ans

La Bulgarie rend hommage au pape Jean XXIII avec un timbre commémoratif

DR
DR
À l’occasion du centenaire de l’arrivée de Monseigneur Angelo Roncalli en Bulgarie comme représentant pontifical, un timbre jubilaire a été édité et officiellement validé à Sofia

C’est un hommage discret mais significatif, qui remet en lumière une étape déterminante de la vie du futur pape Jean XXIII, profondément marquée par cette mission. En Bulgarie, l’émission d’un timbre jubilaire pour le centenaire de l’arrivée Monseigneur Angelo Roncalli témoigne d’un attachement durable à celui qui deviendra plus tard le Pape Jean XXIII. Ce geste symbolique renvoie à une période fondatrice, lorsque le futur pape posait, loin de Rome, les bases d’une action diplomatique et pastorale appelée à porter des fruits bien au-delà des frontières balkaniques.

Angelo Giuseppe Roncalli, futur Jean XXIII, naît en 1881 en Lombardie dans une famille paysanne profondément chrétienne. Ordonné prêtre en 1904, il se distingue très tôt par son sens pastoral et son intelligence spirituelle. Après la Première Guerre mondiale, il entre au service diplomatique du Saint-Siège et exerce des missions délicates, notamment en Bulgarie, en Turquie et en France.

Créé cardinal en 1953, il est élu pape en 1958 contre toute attente. Son pontificat, bref mais décisif, est marqué par une attention constante à la paix, au dialogue et à la dignité humaine, notamment à travers l’encyclique Pacem in terris.Envoyé en Bulgarie en 1925 par le Saint-Siège, il arrive dans un pays marqué par les séquelles de la Première Guerre mondiale, la pauvreté et une instabilité politique persistante. L’Église catholique y est très minoritaire, insérée dans une société majoritairement orthodoxe et traversée par des tensions historiques profondes. Cette mission, en apparence périphérique, constitue pourtant pour Monseigneur Roncalli une école exigeante de patience, de réalisme et de fidélité ecclésiale.

Installé à Sofia, à proximité de la cathédrale de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, siège des catholiques de rite byzantin, Monseigneur Angelo Roncalli découvre une communauté fragile mais profondément attachée à Rome. Il s’emploie à en renforcer les structures, tout en veillant à maintenir un climat de respect avec l’Église orthodoxe. Loin de toute confrontation doctrinale inutile, il privilégie une présence stable, humble et constante, fondée sur la confiance et la charité pastorale.

Lire la suite

Les années bulgares sont également marquées par l’épreuve. Catastrophes naturelles, crises sociales et détresse des populations conduisent le prélat italien à s’engager dans une action humanitaire concrète, sans distinction de confession. Cette proximité vécue sur le terrain lui vaut une estime durable et explique qu’il soit resté dans la mémoire collective comme une figure profondément bienveillante, au point d’être plus tard évoqué comme le « pape bulgare ».Lorsqu’il est élu pape en 1958, son expérience en Bulgarie apparaît rétrospectivement comme l’une des clés de compréhension de son pontificat. Les années passées dans les Balkans ont façonné une vision de l’Église attentive aux peuples éprouvés et convaincue que la paix se construit par le dialogue, la vérité et le respect. L’encyclique Pacem in terris, publiée en 1963, portera l’empreinte de cet apprentissage silencieux, enraciné dans une Europe blessée par les conflits.

En éditant aujourd’hui un timbre jubilaire à la mémoire de Jean XXIII, la Bulgarie ne se contente pas de rappeler un épisode historique. Elle souligne la profondeur d’un lien forgé dans l’épreuve et la fidélité, et rappelle que les grandes figures de l’Église se forment souvent loin des projecteurs, dans des missions humbles mais décisives. À travers ce timbre, c’est toute une page de l’histoire spirituelle et diplomatique de l’Église qui refait surface, un siècle plus tard, avec une étonnante actualité.

Recevez chaque jour notre newsletter !

Campagne de dons de l’Avent 2025

Aidez Tribune Chrétienne à diffuser la Lumière du Monde !