Aux États-Unis, des religieuses issues de couvents répartis dans tout le pays ont envoyé cette année plus d’un millier de cartes de Noël manuscrites à des employés de cliniques pratiquant l’avortement. Cette initiative, coordonnée par une association pro-vie, s’inscrit dans une démarche régulière de prière, d’écoute et de proposition d’un accompagnement en vue d’un changement professionnel.Cette action est coordonnée par l’association And Then There Were None ( Et il n’en resta plus aucun) , engagée depuis plusieurs années auprès des personnes travaillant dans l’industrie de l’avortement et souhaitant en sortir.
Les religieuses participantes proviennent de couvents situés dans différentes régions dupays. Elles appartiennent à plusieurs familles spirituelles de l’Église catholique, notamment des communautés dominicaines, bénédictines, franciscaines, carmélitaines, capucines et maronites, ainsi qu’aux Sœurs apostoliques de Saint Jean et aux Trinitaires de Marie. Certaines vivent dans des monastères de clôture, entièrement consacrées à la prière et à la vie contemplative, tandis que d’autres appartiennent à des instituts apostoliques.Concrètement, l’association met à disposition des communautés religieuses une base de données recensant environ 850 cliniques d’avortement et centres de référence répartis sur le territoire américain. À partir de ces informations, les religieuses rédigent des cartes manuscrites adressées aux employés de ces établissements. Les messages, écrits depuis leurs propres couvents, ne visent pas une personne nommément désignée, mais s’adressent à ceux qui travaillent dans ces lieux.
Cette année, au moins 1 030 cartes de Noël ont été envoyées. Elles contiennent des paroles de prière, des messages de compassion et une présentation des ressources proposées par l’association à ceux qui envisagent de quitter leur emploi. Chaque carte comporte également une image de la Sainte Famille, choisie pour rappeler le sens chrétien de Noël.
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Avant leur envoi, les cartes sont généralement déposées sur l’autel, bénies et portées dans la prière communautaire. Cette dimension spirituelle est considérée par les organisateurs comme centrale dans la démarche.L’association And Then There Were None a été fondée par Abby Johnson, ancienne directrice d’une clinique d’avortement au Texas, où elle a travaillé pendant huit ans. Après avoir quitté ce milieu, elle a créé cette structure afin d’accompagner d’autres employés souhaitant changer de voie, tant sur le plan professionnel que personnel.Selon elle, l’envoi de messages manuscrits constitue l’un des moyens les plus efficaces pour établir un premier contact. Au cours des dix dernières années, l’association indique avoir envoyé près de 23 000 cartes et lettres écrites à la main aux cliniques américaines, à un rythme régulier tout au long de l’année.
La période de Noël suscite toutefois une attention particulière. L’association observe que de nombreux contacts sont établis à ce moment-là, certains employés conservant les cartes reçues avant de prendre contact pour demander de l’aide.Pour les religieuses engagées dans cette initiative, l’écriture de ces cartes s’inscrit naturellement dans leur vocation. Pour les communautés contemplatives, il s’agit d’un prolongement direct de leur vie de prière et de leur mission d’intercession. Pour les autres, c’est une manière concrète de manifester une proximité spirituelle avec des personnes souvent peu visibles dans l’espace ecclésial.En renouvelant chaque année cette initiative, l’association et les communautés religieuses entendent maintenir une présence discrète et constante, fondée sur la prière, l’écoute et la proposition d’un accompagnement, sans recours à la polémique ni à la contrainte.


