Suite à l’hommage appuyé rendu à Brigitte Bardot sur les réseaux sociaux du diocèse de Toulon-Fréjus, par la voix de son évêque, Monseigneur Touvet, nous avons reçu de nombreux messages de prêtres de différents diocèses. Ces messages expriment pour la plupart leur incompréhension, voire leur indignation, face à cet « hommage laudatif » rendu à une personnalité de ce monde, célèbre pour sa beauté mais critique, voire opposée, aux vérités de l’Église.Afin d’alimenter le débat de l’Eglise sur l’actualité, il est important de relayer également ces positions et commentaires qui diffèrent.Ces prêtres ont toutefois souhaité conserver l’anonymat, non par crainte du débat, mais par souci de discrétion pastorale et afin de ne pas personnaliser une réflexion qu’ils entendent placer au service du bien commun de l’Église.
L’un des prêtres qui nous a écrit s’étonne que « l’Église, par la voix de l’évêque du Var, rende un hommage appuyé et solennel à une personnalité du monde artistique dont les positions éthiques contreviennent aux enseignements de l’Église catholique, sur le plan de la liberté des mœurs et de disposer de son corps, sur l’avortement, sur l’immigration et la place des migrants, sur la promotion d’un féminisme qui s’émancipe des repères anthropologiques chrétiens…
Brigitte Bardot a aussi soutenu des idées politiques et sociétales controversées, dont certaines ont fait l’objet de condamnations judiciaires. Ses positions vis-à-vis d’autres religions étaient également problématiques par rapport à l’enseignement officiel de l’Église sur le dialogue interreligieux.«
Un autre prêtre, plus indigné, précise : « Avant de s’affilier au mainstream médiatique, la prudence et la sagesse, que les fidèles sont en droit d’attendre d’un évêque, auraient mérité un autre message que celui, laudatif, délivré par Mgr Touvet. »
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Dans cette même tribune, un autre prêtre « souligne que le combat juste de Brigitte Bardot pour la cause animale mérite d’être salué, car toute créature mérite d’être bien traitée. Toutefois, poursuit-il, la cause de l’animal ne peut occulter ce parfum de scandale qui a fait de Brigitte Bardot, pour un temps, la plus belle femme du monde, pour un temps seulement, et aussi en même temps une catholique vraiment pas exemplaire. » Il rappelle notamment que Brigitte Bardot, « malgré son engagement médiatique et culturel, avait tenu des propos et adopté des positions publiques qui s’opposaient à la doctrine de l’Église : elle avait notamment critiqué vigoureusement le Souverain Pontife, le pape François, en le qualifiant de « pape diabolique », une expression qui a choqué de nombreux fidèles, et elle avait qualifié sa grossesse non désirée de « tumeur », tout en n’ayant jamais manifesté l’intention de fonder une famille. De plus, elle fut partisane de l’avortement, qu’elle a pratiqué elle-même, et ses mariages successifs n’ont, à notre connaissance, fait l’objet d’aucune annulation canonique selon les normes de l’Église, ce qui suppose, pour obtenir une nullité de mariage, de démontrer devant un tribunal ecclésiastique l’absence d’un élément constitutif essentiel du sacrement. »
Le prêtre conclut que, « bien évidemment, Notre Seigneur, dans sa grande bonté, pardonnera ces misères, mais il appelle à une réflexion plus nuancée sur la manière dont l’Église, dans sa communication publique, rend hommage à des personnalités dont la vie ne reflète pas pleinement la foi et les valeurs chrétiennes.«
Ces voix discordantes témoignent de la complexité de l’héritage de Brigitte Bardot, figure à la fois admirée pour sa beauté, son talent et son engagement pour la cause animale, et critiquée pour des positions en contradiction avec l’enseignement moral de l’Église.
