C’est un signal fort en faveur de la liberté éducative et de la mission des établissements catholiques. Mercredi 21 mai, le rapporteur public du tribunal administratif de Pau a recommandé l’annulation de la suspension infligée en septembre 2024 au directeur de l’établissement Immaculée Conception à Pau. Sanctionné pour des accusations d’« atteintes à la laïcité », ce dernier avait été écarté pour trois ans par le rectorat, une décision qui avait suscité incompréhension et indignation parmi de nombreux parents et soutiens.
En cause : l’organisation d’une marche de Pau à Lourdes « présentant une dimension religieuse », le maintien d’un cours d’« enseignement religieux », ou encore la décision d’écarter certains manuels scolaires contenant des passages jugés inadaptés à l’âge des élèves. Des choix pleinement cohérents avec le projet éducatif d’un établissement catholique sous contrat, qui reconnaît explicitement le caractère propre de l’école.Le rapporteur public a estimé que la sanction était « disproportionnée », relevant une « absence de matérialité des faits » pour justifier de telles mesures. Il a notamment souligné que, hormis l’organisation du pèlerinage, les griefs invoqués par l’administration étaient trop flous ou contradictoires. Même les témoignages de souffrance au travail, s’ils méritent d’être entendus, n’ont pas permis d’établir un management réellement malveillant.
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« Je ne peux que me satisfaire des conclusions du rapporteur public », a réagi l’avocat du directeur, Me Hugues de Lacoste. Une réaction mesurée, mais significative : derrière ce cas individuel, c’est la liberté des établissements catholiques à vivre leur mission qui se joue.Dans cette affaire, certains syndicats enseignants ont exprimé leur déception et leur « inquiétude pour la suite ». Mais pour beaucoup d’observateurs, l’inquiétude devrait plutôt porter sur une conception de la laïcité qui tend à marginaliser toute expression religieuse, même dans des lieux où elle est légitime par nature.
L’établissement Immaculée Conception, comme des centaines d’écoles catholiques en France, a pour mission de former les intelligences tout en éveillant les cœurs à la foi. Ce cadre, reconnu par les textes, n’est pas un privilège mais une responsabilité. Reste à espérer que les juges administratifs, dont la décision est attendue dans un mois, confirmeront cette ligne équilibrée et respectueuse de la diversité éducative française.