C’est une véritable affaire qui éclate en cette période de Carême, à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube. L’école privée catholique Sainte-Anne est au cœur d’une polémique qui révolte nombre de parents et de fidèles. La directrice de cet établissement aurait demandé à des élèves musulmans, filles ou garçons, de se mettre en position de prière et de mimer, par des gestes et des paroles, des prières musulmanes devant l’ensemble de la classe.
Comment en est-on arrivé là ?
Une école catholique n’a-t-elle pas pour mission première de transmettre la foi chrétienne et de faire découvrir aux enfants la richesse de la prière catholique ? Or, en imposant des gestes et des paroles de prière musulmane à des élèves, sous prétexte de « travailler sur la prière au sens large », comme l’a expliqué l’enseignante, on brouille l’esprit de ces jeunes âmes en construction.
Peut-on accepter que, dès leur plus jeune âge, des enfants venus recevoir une éducation chrétienne soient confrontés à des pratiques religieuses d’une autre confession, présentées sur un pied d’égalité avec la prière catholique ? Quelle confusion dans les esprits ! Comment l’Église peut-elle s’engager dans une telle démarche sans craindre de diluer sa propre identité religieuse ?
Non contente de cette approche pour le moins discutable, la directrice de l’école Sainte-Anne aurait même emmené l’ensemble des enfants à l’église dans le cadre du Carême, tout en demandant au prêtre de l’établissement que les enfants musulmans puissent « également montrer leur prière dans l’église ». Fort heureusement, le prêtre a refusé cette demande incongrue.
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Justification du délégué épiscopal : une réponse évasive face à la polémique
Face à ce tumulte, nous avons joint l’Enseignement catholique de l’Aube et de la Haute-Marne qui a réagi par le biais de son délégué épiscopal, Alexandre Toussaint. Dans un communiqué qu’il a adressé à la rédaction de Tribune Chrétienne , il a clarifié que « aucune imposition de pratique religieuse n’a eu lieu à l’école Sainte-Anne » et que « toute interprétation contraire relève d’une déformation des faits ». Il a également souligné que la séquence pédagogique sur la prière avait été menée « dans un cadre strictement éducatif », insistant sur le fait qu’il s’agissait d’une simple « séquence pédagogique », sans intention religieuse spécifique.
Cependant, cette justification apparaît particulièrement évasive et difficilement convaincante. Comment un « cadre strictement éducatif » peut-il justifier une telle confusion entre les prières chrétiennes et musulmanes, et pourquoi ne pas avoir clarifié davantage les intentions de cette approche auprès des parents et de l’ensemble de la communauté éducative ? La réponse semble minimiser les préoccupations légitimes des parents qui s’inquiètent de la dilution de l’identité chrétienne au sein d’une école censée incarner et transmettre les valeurs du catholicisme.
La déclaration du délégué épiscopal semble plus une tentative d’apaiser la situation qu’une véritable prise de position claire et forte en faveur de l’enseignement des principes chrétiens. En outre, la suggestion de permettre aux enfants musulmans de prier dans une église, bien qu’elle ait été refusée par le prêtre, témoigne d’une inquiétante incohérence dans l’approche pastorale de l’établissement.
Les parents et les fidèles de Romilly-sur-Seine demandent des comptes et souhaitent savoir pourquoi une école catholique, censée affermir la foi des enfants, promeut des pratiques religieuses qui ne relèvent pas du christianisme. En l’état, la justification du délégué épiscopal semble insuffisante pour répondre aux préoccupations profondes qui surgissent autour de cette situation.
Communiqué du diocèse