Depuis 2000 ans

« Adopte un membre synodal » ou la dérive d’une certaine communication ecclésiale ?

Visuel du synode - DR
Visuel du synode - DR
Lorsqu'on invite les fidèles à "adopter" un membre synodal, on se demande si cette formulation ne réduit pas la prière à un simple jeu de société.

La récente campagne de prière lancée par les membres du synode, intitulée « Adopte un membre synodal », suscite une vague d’interrogations et d’inquiétudes au sein de la communauté catholique. Ce choix de nom, qui fait référence à un site de rencontre bien connu « adopteunmec.com » , soulève des questions profondes sur la vision et l’approche de la communication ecclésiale. S’agit-il simplement d’une maladresse des responsables de la communication, ou bien d’une dégradation inquiétante de la manière dont nous sommes appelés à prier pour les autres ?

visuel du site internet adopteunmec.com

La prière est un acte sacré, un dialogue avec Dieu qui transcende les simples échanges humains. Lorsqu’on invite les fidèles à « adopter » un membre synodal, on se demande si cette formulation ne réduit pas la prière à un simple jeu de société, une tendance à la mode qui banalise l’importance de l’intention. En quoi cette campagne incite-t-elle vraiment les catholiques à approfondir leur foi et leur compréhension du synode ? L’image véhiculée semble davantage celle d’un divertissement que d’un appel à la conversion spirituelle.

Une prière pour autrui devrait être empreinte de respect et de dignité, reconnaissant la valeur sacrée de chaque âme et la profondeur de nos intercessions. En utilisant une terminologie qui évoque des applications de rencontres, les responsables du synode semblent s’éloigner des fondements spirituels qui devraient guider nos prières.

Qu’est-ce qui justifie une telle approche ? Est-ce là le reflet d’une volonté d’attirer les jeunes par des moyens modernes, ou bien une réelle absence de respect pour le sacré ?

D’autre part, même en invoquant tous les anges du ciel, les membres du synode seront-ils réellement éclairés ? La prière est certes puissante, mais elle doit être accompagnée d’une authenticité et d’une humilité que cette campagne semble mettre en péril. Nous ne pouvons pas espérer une illumination divine si nos prières sont noyées dans un contexte idéologie qui se veut plus moderne. La demande de prière doit être fondée sur la foi et le désir d’aligner nos cœurs sur ceux de nos frères et sœurs, pas sur un slogan qui fait ou sourire.

La désacralisation de la prière et l’utilisation de slogans entraînent un malaise plus vaste au sein de l’Église. À une époque où le monde cherche des réponses aux questions spirituelles les plus profondes, la communauté catholique doit se montrer plus que jamais fidèle à sa mission d’évangélisation, et non se laisser emporter par des modes passagères. La vraie conversion des cœurs ne peut se faire par une communication qui flirte avec le profane.

Il est temps que certains responsables ecclésiaux prennent conscience de la gravité de leurs choix de communication et redéfinissent leur approche. L’Église ne doit pas sacrifier la profondeur de sa tradition et de sa spiritualité sur l’autel du marketing moderne. La prière pour autrui est un acte de foi, une intercession, et non une simple option à cocher dans un profil en ligne.

Recevez chaque jour notre newsletter !