Le parquet de Strasbourg a pris la décision de mettre un terme à l’enquête pénale visant Monseigneur Jean-Pierre Grallet, l’ancien archevêque de Strasbourg qui avait reconnu avoir commis des « gestes déplacés » envers une femme adulte au cours des années 1980. L’annonce officielle a été faite par l’avocat de Monseigneur Grallet le mardi 16 janvier. La principale raison de cette décision est la prescription des faits, selon les autorités judiciaires de Strasbourg.
Le dossier concernant Monseigneur Jean-Pierre Grallet avait été formellement classé en juin 2023, comme l’a confirmé Me Vincent Clausse, l’avocat de l’ancien archevêque, en réponse aux Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). Le parquet a estimé que les événements datant des années 1980 étaient soumis à la prescription, ce qui signifie qu’ils ne peuvent plus faire l’objet de poursuites judiciaires.
Monseigneur Grallet, qui avait été archevêque de Strasbourg de 2007 à 2017, est actuellement âgé de 82 ans et réside au sanctuaire de Bonne-Fontaine, en Moselle. Il a « pris acte » de la décision du parquet de Strasbourg concernant cette enquête, selon son avocat Me Clausse.
En plus de la prescription, l’avocat a exprimé l’opinion que les éléments du dossier n’auraient peut-être pas justifié une poursuite pour d’autres raisons, notamment le fait que l’infraction alléguée à l’encontre de Mgr. Grallet n’était pas clairement établie.
En novembre 2022, Monseigneur Grallet avait admis dans un communiqué avoir commis des « gestes déplacés envers une jeune femme majeure » à la fin des années 1980, tout en exprimant ses profonds regrets pour son comportement. Cependant, il n’avait pas spécifié la nature exacte de ces gestes. À l’époque, il était membre de l’ordre religieux franciscain.
Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, la jeune femme avait 23 ans et Jean-Pierre Grallet 46 lorsqu’ils se sont rencontrés à Strasbourg. La femme, qui se trouvait alors en « grande détresse psychologique » à la suite d’un échec dans ses études, avait décrit une situation d’emprise et des attouchements de plus en plus intimes au fil du temps, sur une période de deux ans, jusqu’à la demande de pardon de l’homme d’église en 1989.
Une enquête canonique avait également été ouverte en réponse aux révélations de Monseigneur Grallet et au signalement de Monseigneur Luc Ravel, son successeur à la tête du diocèse de Strasbourg, auprès du Saint-Siège, selon l’archevêché de Strasbourg.
Actuellement, Monseigneur Philippe Ballot assure la fonction d’administrateur apostolique de l’archevêché de Strasbourg depuis le 27 mai 2023, suite à la démission de Mgr. Ravel. Le Vatican avait ordonné une enquête après des critiques sur la gestion de ce dernier.
