Ce qui devait être un moment de liesse sportive a viré au vandalisme. À Alençon, dans l’Orne, la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin a vu la destruction d’un édifice historique. Comme l’indique Ouest-France, « l’immeuble percuté par une voiture puis dévoré par les flammes dans la nuit de samedi à dimanche […] n’a pas toujours abrité un cabinet d’assurance au rez-de-chaussée et des logements à l’étage ». Cet immeuble, situé au 17, rue du Pont-Neuf, fut autrefois la demeure de Louis Martin, père de sainte Thérèse de Lisieux.
« L’horlogerie-bijouterie de Louis Martin était située au 17, de la rue du Pont-Neuf. C’est là que sont nés les enfants de la famille, sauf Thérèse », précisent les archives du Carmel de Lisieux, citées par Ouest-France. Louis Martin y avait établi son atelier d’horloger et de bijoutier. Il avait acheté cette bâtisse le 9 novembre 1850. Elle faisait partie d’un collectif de maisons « bâti dans le prolongement du Pont-Neuf au XVIIIe siècle ».
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C’est donc bien plus qu’un simple immeuble qui a été perdu dans cet incendie : « Le patrimoine thérésien, qui est un vecteur économique d’Alençon, perd un site », déplore Jean-David Desforges, historien local, toujours cité par Ouest-France. Cette déclaration prend tout son sens face à une réalité dérangeante : une partie de la jeunesse semble aujourd’hui incapable de faire la différence entre célébration et dégradation.
Alençon ne perd pas simplement un bâtiment. Elle voit disparaître un témoin silencieux de la sainteté d’une famille chrétienne, dont l’humilité et la piété sont à mille lieues du vandalisme de certaines nuits sans foi ni respect. Alors que la ville accueille chaque année des pèlerins venus honorer la mémoire de Sainte Thérèse, ce geste inconscient pose la question de la protection réelle accordée à notre patrimoine.