La paroisse de la Sainte-Famille à Gaza, unique église catholique de l’enclave, a été frappée le 17 juillet par une attaque militaire israélienne. Trois personnes ont trouvé la mort, une dizaine ont été blessées, dont le curé, le père Gabriel Romanelli. Ce lieu de culte, devenu refuge pour environ 500 déplacés chrétiens depuis le début du conflit il y a 21 mois, a été atteint en pleine guerre, suscitant une onde de choc dans le monde chrétien.
Dès le 20 juillet, à l’issue de la prière de l’Angélus, le pape Léon XIV a élevé une protestation ferme. « Je demande une fois de plus la fin immédiate de la barbarie de cette guerre et une résolution pacifique du conflit », a-t-il déclaré. Le Saint-Père a dénoncé « l’usage aveugle de la force » et rappelé que cet acte « s’ajoute malheureusement aux attaques militaires en cours contre les populations civiles et les lieux de culte de Gaza ». Il a lancé un appel à la communauté internationale pour « respecter les lois humanitaires et l’obligation de protéger les civils », ainsi que pour faire cesser « l’usage indiscriminé de la force et les punitions collectives ».
Le lendemain, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, s’est rendu dans la paroisse sinistrée et a tenu à encourager les fidèles :
« J’ai vu la vie dans vos visages malgré la destruction qui vous entoure. Notre visite exprime l’amour de toute l’Église pour vous. Chaque fois que je viens ici vous rencontrer, je reçois bien plus de vous que ce que je peux vous donner, et je repars enrichi. Restez fermes dans Jésus. Le monde entier vous regarde. Soyez une lumière non seulement pour Gaza, mais pour le monde entier. » Commentant les lectures du jour, le cardinal a évoqué le passage de la Genèse où Dieu rend visite à Abraham dans sa tente. Sans faire de parallélisme simpliste, il a confié : « Je me suis rappelé toutes les tentes que j’ai vues ici à Gaza ces derniers jours. Abraham était dans sa tente, âgé, et Dieu lui rend visite. Nous aussi, nous devons demander à Dieu de nous visiter et de nous donner des yeux capables de discerner sa présence au milieu de nous. »
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Et d’ajouter avec force :
« Dieu vous a visités. À travers votre présence, dans vos visages, je vois qu’il y a de la vie. Dans vos cœurs, il y a une vie vibrante, malgré l’océan de destruction qui vous entoure. Chaque fois que je viens ici, surtout en temps de guerre, je constate que Dieu vous a visités. Oui, vous avez été frappés, mais la vie est encore là. Là où quelqu’un est prêt à donner sa vie pour les autres, là se trouve la présence de Dieu. »
Refusant de céder à la résignation, le patriarche a appelé à l’espérance :
« C’est vrai, nous sommes plongés dans une mer de violence et de haine. Satan est fort, mais il ne peut éteindre la vie qui est en nous. Nous devons résister à ses menaces, nous devons continuer à être forts. »
En méditant l’Évangile de Marthe et Marie, il a invité à retrouver un équilibre : « Nous sommes cernés par une urgence. Il y a tant de choses à faire, trop de choses, et nous ne pouvons pas tout faire seuls. Ce qui doit guider nos actions et nos décisions, c’est l’amour de Dieu en nous. Nous devons d’abord l’écouter. » Et de conclure : « Ce dont Gaza a besoin, ce ne sont pas seulement des projets ou des aides, mais une expression de l’amour de Dieu qui est en nous. Restez unis en Jésus et fermes dans la foi. Soyez une lumière pour Gaza et ne pensons pas seulement aux chrétiens. Soyons ouverts à tous. »
Par cette visite et ces paroles, le cardinal Pizzaballa a voulu manifester, dans le sillage du pape Léon XIV, la proximité de l’Église avec un peuple éprouvé, mais dont la foi continue de briller dans les ténèbres.