Une fois de plus, le terrorisme islamiste a choisi un événement religieux comme cible. Hier dimanche à Bondi Beach, en Australie, une célébration de Hanoucca a été frappée par un attentat islamiste au cours duquel un père et son fils ont ouvert le feu sur la foule, faisant au moins seize morts et vingt-neuf blessés selon le dernier bilan officiel. Ce drame s’inscrit dans une dynamique désormais bien connue, celle d’une violence idéologique qui vise méthodiquement les lieux de culte, les moments de prière et les rassemblements religieux, parce qu’ils sont symboliques, exposés et vulnérables.
Le week-end écoulé dessine une inquiétante géographie de la peur. Samedi, en Syrie, un attentat revendiqué par l’État islamique a coûté la vie à trois citoyens américains. En Europe, la police allemande a déjoué une nouvelle tentative d’attaque à la voiture-bélier contre un marché de Noël en Bavière. Enfin, en Australie, la tragédie de Bondi Beach est venue rappeler avec brutalité que les sociétés occidentales demeurent des cibles prioritaires.
Dans ce contexte, en France, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a décidé de renforcer les dispositifs de sécurité autour des lieux de culte et des rassemblements religieux. À l’approche de Noël, période centrale pour les chrétiens, marquée par des messes très fréquentées, des processions et de nombreux événements publics, la vigilance devient une exigence incontournable pour les autorités comme pour les fidèles.
Il est désormais difficile d’ignorer une réalité dérangeante, la menace islamiste vise explicitement les juifs et les chrétiens. Les attaques contre les synagogues, les célébrations juives et les communautés catholiques relèvent d’une même logique idéologique, fondée sur le rejet violent de toute présence religieuse jugée incompatible avec l’islam radical.
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Les chrétiens, en particulier, sont perçus comme les héritiers d’une civilisation occidentale que ces mouvances cherchent à frapper au cœur, dans ses symboles, ses fêtes et ses traditions.Noël concentre tous ces éléments. Fête religieuse majeure, célébrée publiquement, enracinée dans l’histoire chrétienne de l’Europe, elle représente une cible idéale pour ceux qui entendent provoquer la peur, la division et le renoncement. Il faut le dire clairement, ce Noël se déroulera sous haute tension. Non par goût de l’alarmisme, mais par fidélité aux faits et à l’expérience des dernières années.
Renforcer la sécurité ne signifie pas céder à la peur, mais refuser l’aveuglement. Protéger les églises, les fidèles et les familles relève d’un devoir fondamental de l’État. De même, nommer la nature idéologique de la menace n’est ni une stigmatisation ni une provocation, mais une condition nécessaire pour la combattre efficacement.Pour les catholiques, ce temps de l’Avent se vit donc dans une double exigence, spirituelle et civique. Spirituelle, parce que Noël demeure l’annonce de la paix dans un monde traversé par la violence. Civique, parce que cette paix ne peut être préservée sans lucidité, sans courage politique et sans une volonté ferme de défendre la liberté religieuse.
Les attentats récents rappellent une réalité que les sociétés occidentales ont trop souvent hésité à affronter, la violence islamiste vise d’abord ce qui fonde leur identité religieuse et culturelle. Lorsqu’elle frappe des célébrations juives ou que la menace pèse sur les fêtes chrétiennes, ce n’est pas un hasard, mais une stratégie destinée à installer la peur et à dissuader toute expression publique de la foi. Face à cette pression, la réponse ne peut être ni le déni ni le repli. Protéger les lieux de culte, garantir la sécurité des fidèles et maintenir les célébrations de Noël, même sous surveillance renforcée, relève d’un choix clair, celui de ne pas céder à l’intimidation. Dans ce contexte, il appartient aussi aux catholiques de témoigner sans crainte de leur foi, d’aller à la messe de Noël, dans la confiance, portés par la force de l’espérance chrétienne et l’assurance que donne la foi en Jésus Christ. Noël n’est alors pas seulement une fête religieuse, il devient l’expression visible d’une liberté religieuse assumée et d’une espérance qui refuse de se laisser intimider par la violence.


