Plus de 16,5 millions d’objets religieux falsifiés destinés aux pèlerins du Jubilé 2025 ont été saisis par la police financière italienne. L’opération, dirigée par le lieutenant-colonel Graziano Rubino, a permis de démanteler une organisation illégale bien structurée, mêlant production et distribution d’articles religieux fabriqués sans autorisation, souvent de qualité douteuse, voire dangereuse.
Parmi les objets confisqués figurent des chapelets, fioles supposées contenir de l’eau bénite, bracelets, médailles ou encore reproductions de la mascotte officielle Luce. Tous étaient marqués du logo du Jubilé ou d’images du Vatican, sans respecter les droits de propriété intellectuelle. Leur valeur totale est estimée à plus d’un million d’euros.
« Il s’agissait d’un réseau bien organisé de production et de distribution illégale de souvenirs religieux », a déclaré le lieutenant-colonel Rubino à ACI Prensa. Onze personnes ont été interpellées : dix de nationalité chinoise et une italienne.L’enquête a débuté dès mai 2024, plusieurs mois avant l’ouverture officielle du Jubilé, lorsque des contrôles ont été effectués dans les zones proches du Vatican. Une vigilance renforcée a été mise en place après l’enregistrement officiel de la marque du Jubilé et le lancement de Luce, la mascotte de l’événement.
L’opération a concerné l’ensemble du territoire romain, avec des points de contrôle stratégiques aux aéroports de Fiumicino et de Ciampino. Grâce au Sistema Informativo Anti-Contraffazione (SIAC), les autorités ont pu analyser les flux de marchandises suspectes dès leur arrivée en Italie.
Plusieurs colis en provenance de Pologne, selon les documents d’expédition, ont attiré l’attention des douaniers. « En réalité, tout le matériel était passé par une escale : la marchandise provenait de Chine », a précisé Rubino. Le système SIAC a permis de retracer l’origine et la chaîne logistique de ces articles contrefaits.
Au-delà du préjudice économique pour les commerçants légaux, les autorités alertent sur les risques sanitaires liés à ces produits. « Une médaille falsifiée peut être fabriquée avec des matériaux de mauvaise qualité. Nous avons trouvé du nickel en quantités excessives, ainsi que du plomb », a averti Rubino.« La peinture s’écaillait simplement au contact de la peau, ce qui peut rendre ces objets dangereux, surtout pour les enfants. Une fausse mascotte Luce peut perdre des éléments susceptibles d’être avalés », a-t-il ajouté.
Le principal objectif de l’opération reste la protection des pèlerins : « Beaucoup d’entre eux font confiance à l’authenticité des objets qu’ils achètent, sans savoir qu’il s’agit de contrefaçons », souligne Rubino.Une coopération étroite avec le Vatican a permis de distinguer les produits authentiques grâce à des documents fournis aux autorités italiennes. « Les articles enregistrés portent un sceau qui certifie qu’ils sont approuvés par le Vatican », a-t-il précisé.
Les pèlerins sont invités à consulter le site officiel du Jubilé 2025 pour vérifier l’authenticité des produits : « Il suffit d’un smartphone pour vérifier si l’objet qu’ils souhaitent acheter est bien répertorié », conclut l’officier.Cette saisie massive, saluée par les autorités civiles et religieuses, rappelle que la foi ne peut se réduire à un commerce lucratif. Le Jubilé 2025, voulu comme un temps de grâce et de conversion, appelle à redonner leur vrai sens aux objets de piété.
