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Au Kenya les évêques alertent sur le risque d’une dérive contre la liberté d’expression

Vue de Nairobi - Depositphotos
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Leur prise de position concerne également le projet de loi sur la gestion des organisations religieuses, un domaine sensible dans un pays où les communautés jouent un rôle essentiel dans la cohésion sociale

Alors que le pays traverse une période marquée par de nombreuses réformes législatives, la Conférence des évêques a exprimé de fortes préoccupations concernant les récents amendements à la Computer Misuse and Cybercrimes Act, approuvés en octobre et désormais intégrés au droit national. Les évêques estiment que ces modifications suscitent un malaise croissant au sein de la population et qu’elles pourraient représenter un tournant délicat pour la vie démocratique kenyane. Dans leur déclaration intitulée Building a Kenya of Hope and Justice: Our Civic Duty, ils alertent sur la manière et la rapidité avec lesquelles ces changements ont été adoptés, jugeant que cette précipitation entretient l’incompréhension et la méfiance de nombreux citoyens.

Les points les plus sensibles concernent la régulation de l’espace numérique, plusieurs observateurs redoutant que la nouvelle loi puisse être utilisée pour limiter la liberté d’expression. Les évêques relaient ces inquiétudes et estiment que les amendements pourraient servir à réduire au silence les critiques à l’égard du gouvernement, à empêcher la défense contre des abus ou même à influencer le processus électoral.

Ils rappellent que sans participation publique attentive et significative, les lois risquent d’être contre-productives, en érodant la confiance envers les institutions, et demandent donc une révision des amendements.

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Leur prise de position concerne également le projet de loi sur la gestion des organisations religieuses, un domaine sensible dans un pays où les communautés de foi jouent un rôle essentiel dans la cohésion sociale. Les évêques reconnaissent que certaines régulations peuvent être nécessaires, mais insistent sur le fait que le gouvernement ne doit jamais être perçu comme tentant de contrôler la religion.Enfin, la Conférence épiscopale revient sur la transition de l’ancienne NHIF vers la Social Health Authority, une réforme saluée pour les bénéfices déjà visibles, mais qui souffre encore de lourds retards de paiement envers les hôpitaux, y compris les établissements catholiques. Les dettes héritées de l’ancien système mettent aujourd’hui en péril la survie de plusieurs structures sanitaires, privées, publiques ou religieuses.

À travers ces mises en garde, les évêques appellent à un climat politique plus transparent, plus ouvert et plus attentif aux réalités vécues par la population, afin de renforcer les fondements démocratiques du pays.

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