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Avec l’élection de Monseigneur Coakley, les évêques américains confirment leur ligne conservatrice : un nouveau défi pour le pape Léon XIV ?

Monseigneur Coakley - DR
Monseigneur Coakley - DR
" Bâtir une culture de la vie suppose de reconnaître la dignité inhérente à toute personne humaine, de promouvoir des lois qui protègent la vie et d’encourager une conversion profonde des cœurs"

En succédant à Monseigneur Timothy Broglio, Mgr Paul S. Coakley, archevêque d’Oklahoma City, prend la tête d’une Conférence épiscopale américaine qui confirme son ancrage conservateur. Fidèles à la défense de la vie, aux positions traditionnelles sur la famille et la morale, les évêques des États-Unis demeurent un bloc doctrinal solide que le pape Léon XIV devra accompagner avec prudence et discernement.L’élection s’est déroulée le mardi 11 novembre par vote à bulletin secret. Monseigneur Coakley, qui occupait jusqu’ici le poste de secrétaire général de la Conférence, a été choisi après un second tour face à Mgr Daniel Flores, évêque de Brownsville (Texas), désormais élu vice-président.

L’annonce de cette élection a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, révélant la diversité des sensibilités au sein du catholicisme américain. De nombreux fidèles ont exprimé leur joie et leurs prières pour les nouveaux responsables. « Félicitations à nos évêques, que l’Esprit Saint les guide », écrivait une fidèle. Plusieurs internautesont appelé à « l’unité d’une Église divisée » et souhaité que ces pasteurs soient « la voix des sans-voix ». D’autres se sont réjouis personnellement de voir leur propre archevêque accéder à cette responsabilité, priant pour qu’il soit « guidé par le Christ ».Certains messages ont toutefois exprimé des réserves en soulignant que Monseigneur Coakley, conseiller du Napa Institute – un réseau influent de catholiques conservateurs souvent critiqué pour son manque de diversité et ses positions perçues comme opposées à la vision pastorale du pape François – avait autrefois soutenu Monseigneur Carlo Maria Viganò, aujourd’hui excommunié pour schisme.

Âgé de 70 ans, Mgr Paul S. Coakley est évêque depuis 2004 et archevêque d’Oklahoma City depuis 2011. Titulaire d’une licence en théologie sacrée, il s’est distingué par son engagement constant en faveur de la dignité de la personne humaine et de la promotion d’une véritable culture de la vie.Dans la lignée de Mgr Broglio, il a réaffirmé que la défense de la vie demeure la « priorité prééminente » dans l’action publique des catholiques. En 2022, il avait salué l’adoption de lois pro-vie dans son État, soulignant que « bâtir une culture de la vie suppose de reconnaître la dignité inhérente à toute personne humaine, de promouvoir des lois qui protègent la vie et d’encourager une conversion profonde des cœurs ».

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Monseigneur Coakley s’est également opposé à la peine de mort, rappelant que « son usage ne fait qu’alimenter la spirale de la violence et contribue à l’endurcissement moral de la société ».

Face à la montée des théories de genre, il a exprimé son inquiétude quant à leur influence sur les jeunes et mis en garde contre les traitements hormonaux et chirurgicaux pratiqués sur des mineurs. Il invite les parents à la prudence et à l’écoute bienveillante de leurs enfants.Concernant le sujet des migrants , Monseigneur Coakley s’est montré critique à l’égard des politiques de déplacements de populations massives, tout en reconnaissant la nécessité de protéger les frontières. Il rappelait récemment que « la majorité de ceux qui franchissent illégalement la frontière sont des membres respectueux de nos communautés et de nos paroisses, et non des criminels violents ».

Notons par ailleurs que Monseigneur Daniel Flores, 64 ans, évêque de Brownsville depuis 2009 et ancien président de la commission doctrinale de la Conférence épiscopale, devient vice-président pour un mandat de trois ans. Théologien reconnu, il détient un doctorat en théologie sacrée et a enseigné dans plusieurs séminaires.Membre du Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode sur la synodalité, il est un ardent défenseur du dialogue ecclésial. En 2017, il mettait en garde contre les dérives morales de certaines politiques migratoires, les qualifiant de « coopération formelle avec un mal intrinsèque ». Il appelle régulièrement les catholiques à dépasser les polarisations et à rechercher « ce qui est bon, en discernant ensemble comment l’accomplir et comment éviter le mal ».Avec l’élection de Mgr Coakley et de Mgr Flores, les évêques américains confirment la continuité d’une ligne doctrinale conservatrice, attachée à la défense de la vie et à la cohérence morale de l’Église. Pour le pape Léon XIV, désireux d’unir la diversité des sensibilités sous l’autorité du Magistère, le défi sera de maintenir un dialogue fécond avec cet épiscopat fortement enraciné dans la tradition, tout en poursuivant son œuvre d’ouverture pastorale.

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