L’administration du président Donald Trump a annoncé mardi 3 juin la révocation d’une directive émise en 2022 par son prédécesseur Joe Biden, qui contraignait les hôpitaux américains à réaliser des avortements dans certaines situations d’urgence médicale, même dans les États où l’avortement est interdit. Cette directive s’appuyait sur une interprétation extensive de la loi fédérale Emergency Medical Treatment and Labor Act (EMTALA), destinée à garantir un traitement stabilisateur à toute personne se présentant aux urgences.La mesure de Joe Biden visait à permettre aux médecins de pratiquer des avortements en cas de danger grave pour la santé de la mère ,notamment pour prévenir la perte d’organes ou une hémorragie sévère — même dans des États disposant de lois pro-vie.
De son coté le Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS), cette interprétation « ne reflète pas la politique actuelle de l’administration ». Le CMS précise qu’il continuera à faire respecter l’obligation de soins en cas d’urgence, « y compris pour des conditions médicales identifiées qui mettent sérieusement en péril la santé de la femme enceinte ou de son enfant à naître », tout en s’engageant à « corriger la confusion juridique et l’instabilité créées par l’ancienne administration ».
Cette décision permet aux États ayant banni l’avortement, comme l’Idaho, de reprendre la maîtrise de leur législation sans être soumis à des pressions fédérales. Le gouvernement Biden avait d’ailleurs attaqué l’Idaho en justice, arguant que sa loi était incompatible avec le droit fédéral. Saisie, la Cour suprême a rejeté l’affaire pour des raisons de procédure, laissant la question en suspens.Le climat de confusion entretenu par la directive Biden avait déjà conduit de nombreux médecins à l’inaction par peur de poursuites, une conséquence dénoncée y compris par les partisans du droit à l’avortement. Mais même avec cette directive en place, une enquête de l’Associated Press révélait que des femmes enceintes étaient régulièrement renvoyées des urgences sans soins appropriés. La mesure était donc autant idéologique qu’inefficace.
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Roger Severino, vice-président de la Heritage Foundation, s’est réjoui de voir « une nouvelle obligation d’avortement disparaître », rappelant que « le président Trump tient sa promesse de démanteler les excès de son prédécesseur ». Marjorie Dannenfelser, présidente de SBA Pro-Life America, a quant à elle accusé les démocrates d’avoir « créé la confusion sur ce sujet pour justifier leur programme impopulaire d’avortements à tous les stades de la grossesse », ajoutant que « leurs mensonges retardent les soins réels et mettent les femmes en danger ».
L’avortement, rappelons-le, est qualifié par le Catéchisme de l’Église catholique de « crime abominable » (CEC n° 2271). Le pape François lui-même n’a jamais relativisé la gravité de l’avortement. En 2018, il déclarait avec force : « Est-il juste d’avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème ? » (Audience générale, 10 octobre 2018). Et dans Evangelii Gaudium, il écrivait : « Ce n’est pas progressiste de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine » (§ 214).
La France s’est enfoncée dans une logique inverse. En mars 2024, le Parlement français a fait inscrire dans la Constitution un prétendu « droit à l’IVG ». Un acte grave, dénoncé par les évêques de France. Cette inscription consacre juridiquement un droit à supprimer la vie, et constitue une profonde défaite morale.Loin des slogans idéologiques, la défense de la vie humaine demeure un combat de civilisation. La décision de Donald Trump est un signal : les politiques publiques ne sont pas neutres. Elles peuvent choisir de servir la vie, ou de la nier. Puisse ce choix inspirer d’autres nations.
Source AP NEWS