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Belgique : l’Iftar célébré dans une église de Molenbeek, le signe inquiétant de l’Église de Belgique ?

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L'iftar n'est pas un repas anodin, sons sens religieux est fort, cela soulève la question de la pertinence d’un tel syncrétisme religieux dans un lieu qui reste le sanctuaire de la foi chrétienne.

Le dimanche 24 mars 2025, une scène pour le moins déroutante s’est déroulée dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Molenbeek, où un iftar, le repas de rupture du jeûne du Ramadan, a été célébré en présence de centaines de personnes. L’événement, qui s’inscrit dans la candidature de Molenbeek pour devenir la capitale européenne de la culture en 2030, a attiré une foule hétéroclite, unissant des participants de diverses confessions autour de ce repas traditionnellement islamique.

Bien que l’on ne puisse que saluer l’esprit de dialogue interreligieux qui animait cette rencontre, il est néanmoins préoccupant de voir une telle célébration se dérouler dans une église. Le symbole est fort, certes, mais il soulève des questions essentielles sur l’identité et la mission de l’Église en Belgique aujourd’hui. En accueillant un iftar dans un lieu de culte chrétien, l’Église semble se faire complice d’une dérive qui, sous couvert d’œcuménisme et de solidarité interconfessionnelle, risque de miner son rôle spirituel et sa vocation propre.

Euro News nous précise que le contexte de cette rencontre est à la fois historique et symbolique. Molenbeek, un quartier tristement associé aux attentats de Paris en novembre 2015 et aux attaques de Bruxelles en mars 2016, cherchait ici à inverser une image de violence et d’intolérance. En organisant cette rencontre interconfessionnelle, le quartier entend promouvoir l’ouverture, l’inclusion et la solidarité, des valeurs légitimes en soi :

« Ce qui nous unit est bien plus grand que ce qui nous divise », ont déclaré les organisateurs, soulignant le caractère inclusif de l’événement. Pourtant, l’unité ne doit-elle pas, dans un contexte chrétien, se fonder sur un respect mutuel des croyances et des traditions, plutôt que sur une fusion qui pourrait diluer la spécificité de chaque foi ?

Il est essentiel de rappeler que l’Église, en tant que lieu de culte chrétien, possède une dimension sacrée qui ne saurait se confondre avec des pratiques religieuses d’autres traditions. Dans cet esprit, il est légitime de se demander si ce geste n’est pas une nouvelle manifestation de l’affaiblissement de l’Église en Belgique, qui semble prête à abandonner sa propre identité religieuse sous prétexte de dialogue interreligieux. Ce type d’événement, bien qu’animés de bonnes intentions, soulève la question de la pertinence d’un tel syncrétisme religieux dans un lieu censé être le sanctuaire de la foi chrétienne.

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Certains pourraient défendre que l’Église doit ouvrir ses portes à tous, sans distinction de religion. Mais une ouverture de cette nature ne risque-t-elle pas de diluer le message chrétien, en le subordonnant à une logique d’intégration sociale qui semble à la fois naïve et peu en phase avec les besoins spirituels des croyants ? Si l’on encourage à la convivialité et au respect mutuel, ne devons-nous pas veiller à ce que l’identité chrétienne, et plus particulièrement l’espace sacré de l’Église, soit protégée de telles compromissions ?

Les participants à l’événement ont été invités à dépasser les différences culturelles et religieuses, mais ce geste n’est-il pas un signe inquiétant d’une Église belge qui peine à affirmer sa propre foi ? La question mérite d’être posée : l’Église se compromet-elle dans une sorte de « naïveté interconfessionnelle » qui, sous couvert d’inclusivité, risque de perdre son âme et sa vocation propre ?

Le message qui en ressort est doublement complexe. D’un côté, le dialogue interreligieux et l’ouverture sont des valeurs importantes à défendre, notamment dans un monde de plus en plus fragmenté. Mais de l’autre, il faut rester vigilant face à l’instrumentalisation de l’Église pour des fins sociales ou politiques, notamment dans des événements comme celui-ci, qui, bien qu’ils cherchent à unir, risquent de diluer la singularité de la tradition religieuse chrétienne.

En lançant une pétition pour alerter sur cette dérive, Tribune Chrétienne a voulu soulever un point fondamental : si l’Église doit être un lieu de dialogue, elle doit avant tout préserver son identité chrétienne, et non se faire le relais d’une logique d’inclusivité qui, à force de compromis, risquerait de réduire l’espace sacré à une simple salle de banquet pour toutes les croyances.

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