À Biarritz, l’église Sainte-Eugénie se dresse, majestueuse, au-dessus du Port-Vieux. Fermée depuis mars 2023 en raison de fissures détectées après un léger séisme, elle attend aujourd’hui sa résurrection. Le conseil municipal, réuni le 31 mars 2025, a voté à l’unanimité le lancement d’un appel d’offres pour désigner un maître d’œuvre, ainsi qu’un partenariat avec la Fondation du Patrimoine pour organiser une souscription publique. Le montant des travaux s’élève à 10 355 480 euros, une somme conséquente pour une commune dont le budget principal atteint 105 millions d’euros.
Construite entre 1898 et 1903, l’église Sainte-Eugénie fut élevée à la demande de l’impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, en hommage à sa sainte patronne. Une première chapelle, inaugurée en 1856, fut dotée d’un clocher grâce à un don impérial de 30 000 francs. Le clocher actuel, édifié en 1927, fut complété par l’installation des cloches en 1931. L’église, de style néogothique, abrite des vitraux remarquables de Luc-Olivier Merson et un ex-voto marin représentant un trois-mâts de guerre : La Mathilde.
Ce sanctuaire fait partie de la paroisse Notre-Dame-du-Rocher et est desservi depuis 2012 par la Communauté Saint-Martin, à la demande de Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne. La crypte conserve la dépouille du premier curé de la paroisse, l’abbé Gaston Larre, qui transforma la petite chapelle d’origine en église.
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France Bleu nous apprend que lors des débats municipaux, l’élu d’opposition Patrick Destizon a lancé une remarque qui n’est pas passée inaperçue. En référence à Pierre-Édouard Stérin — l’un des récents investisseurs du Biarritz Olympique, catholique engagé dans la défense de l’identité chrétienne — il a déclaré : « puisque M. Stérin veut évangéliser la France, il faut lui demander s’il veut mettre de l’argent ».
Cette allusion renvoie à l’actualité du club, où Pierre -Edouard Stérin s’est récemment engagé financièrement pour redonner vie à une institution rugbystique en difficulté. Le parallèle entre le sauvetage du BO et celui d’une église emblématique n’aura échappé à personne.
Si les travaux de Sainte-Eugénie ne devraient pas débuter avant fin 2026 ou début 2027, le lancement de la collecte marque un tournant. Car il ne s’agit pas seulement de restaurer un édifice, mais de rendre à la ville un espace sacré de la foi chrétienne. A une époque où tant d’églises sont menacées ou détournées de leur vocation, la mobilisation pour Sainte-Eugénie est un véritable acte de résistance culturelle et spirituelle.
