Née à Cividale, dans la région du Frioul en Italie, la Bienheureuse Bienvenue Bojani (ou Benvenuta Boiani) incarne l’une de ces âmes cachées dont la sainteté a profondément marqué leur époque. Tertiaire dominicaine, elle choisit de vivre dans le monde sans prononcer les vœux religieux, mais en suivant avec ferveur la spiritualité de saint Dominique.
Son biographe la décrit comme une femme d’une charité rayonnante, mais aussi d’une austérité extrême. Selon l’historien Englebert, « on se demande quand elle eut le temps de mettre en œuvre toutes les vertus dont on la pare, tant elle paraît occupée à faire sans cesse des miracles ». Cette remarque, empreinte d’admiration, traduit le respect et l’étonnement qu’inspirait sa vie aux contemporains.Animée d’un profond désir d’union au Christ souffrant, Bienvenue Bojani chercha à partager ses douleurs rédemptrices. Son cilice lui semblant insuffisant, elle serra autour de sa taille une corde qui, peu à peu, pénétra dans sa chair, la rendant malade et couverte d’ulcères. Dans cette épreuve, loin de se plaindre, elle persévéra dans la prière et l’offrande de soi, transformant la douleur en louange.
Le peuple du Frioul, témoin de sa sainteté, continua à la vénérer après sa mort en 1292. Le pape Clément XII confirma ce culte séculaire en la béatifiant en 1763, reconnaissant ainsi la profondeur de sa vie spirituelle et la fécondité de son témoignage.Aujourd’hui encore, la Bienheureuse Bienvenue Bojani rappelle que la perfection chrétienne ne dépend pas de la clôture d’un monastère, mais de la fidélité à l’amour du Christ, vécu dans la simplicité, la prière et le sacrifice.
Avec nominis
