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Bienheureuse Emeline

Bien qu'elle ne soit jamais devenue sœur cistercienne, Emeline suivait la règle cistercienne de manière rigoureuse. Sa piété était telle qu'elle ne s'alimentait que trois fois par semaine,

Religieuse ermite (XIIe siècle)

Au cœur de la région de la Haute-Marne, Longeville-sur-la-Laines abrite le monastère de Boulancourt. C’est dans ce sanctuaire que la Bienheureuse Emeline d’Yèvres a vécu en ermite. Son histoire, bien que discrète, est évoquée dans le livre « Vie de la bienheureuse Emeline d’Yèvres » par M. l’abbé Ch. Lalore en 1869.

Des débats ont surgi concernant la date exacte de sa mort. Selon le Routier cistercien, Emeline serait décédée en 1178 à l’abbaye de Boulancourt, monastère cistercien fondé en 1152. Cependant, le dictionnaire des Saints avance une date antérieure, en 1079. Suite à des vérifications, il est confirmé que le Routier cistercien est précis. Emeline d’Yèvres est décédée en 1178. Elle était contemporaine de Sainte Asceline et du Bienheureux Gossuin, deux figures marquantes du monastère.

Le monastère de Boulancourt a rejoint l’ordre de Citeaux en 1147 à l’invitation de l’évêque de Troyes, Henri de Carinthie. À cette époque, Emeline était déjà présente, vivante comme sœur converse à la grange de Perthes Sèches, près d’Yèvres-le-petit. Elle a également côtoyé sire Symon de Beaufort, à qui elle aurait prédit une blessure à l’œil lors d’une bataille – une prophétie qui s’est avérée exacte, poussant le baron à faire des dons à l’abbaye en son honneur.

Bien qu’elle ne soit jamais devenue sœur cistercienne, Emeline suivait la règle cistercienne de manière rigoureuse. Sa piété était telle qu’elle ne s’alimentait que trois fois par semaine,

allait pieds nus quelle que soit la saison, portait le cilice et consacrait ses journées à la prière et au chant des psaumes. Sa réputation de prophétesse attirait de nombreux visiteurs de la région venus la consulter.

Après son décès en 1178, elle a été enterrée sous l’autel du couvent des Dames, annexé à l’abbaye de Boulancourt. Une flamme y brûlait en permanence. Cependant, à la suite de la destruction de la chapelle, ses restes ont été transférés avec ceux de Sainte Asceline et de Saint Gossuin à l’église de Boulancourt. Malheureusement, aucun vestige n’en subsiste aujourd’hui.

Un point de confusion persiste autour de son prénom. Bien qu’il soit courant en Champagne, certaines sources affirment qu’une Emeline aurait été la mère de Sainte Asceline. Mais, en réalité, c’est Agnès qui portait ce rôle.

Il est regrettable que malgré son histoire riche, il n’existe aujourd’hui aucune représentation de la Bienheureuse Emeline d’Yèvres. Une sainte qui, malgré sa discrétion, laisse une empreinte indélébile dans l’histoire religieuse de la région.

Source nominis.cef.fr

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