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[ Diocèse de Strasbourg ] Bischheim : encore une église sacrifiée et la fin de l’église Christ-Roi

Eglise Christ Roi - DR
Eglise Christ Roi - DR
Un nouveau coup porté au patrimoine et à la foi catholique

À Bischheim, dans le Bas-Rhin, l’église Christ-Roi a vécu ses dernières heures en tant que lieu de culte. Construite en 1970 pour répondre aux besoins d’une communauté catholique alors dynamique, elle s’apprête désormais à être transformée en équipement communal. Samedi 1ᵉʳ mars, près de 200 fidèles ont assisté à la dernière messe dans ce lieu qui avait vu naître, grandir et s’unir plusieurs générations de paroissiens.

Le diocèse de Strasbourg, dont dépend l’église Christ-Roi, est dirigé par monseigneur Delannoy. La paroisse de Bischheim fait partie de la communauté de paroisses de Schiltigheim et Bischheim, un ensemble qui peine, comme tant d’autres, à maintenir une pratique religieuse vivante face à la sécularisation et à la baisse des vocations.L’église Christ-Roi, située dans un quartier populaire de Bischheim, a souffert d’une érosion progressive de sa fréquentation. La messe du samedi soir ne rassemblait plus qu’une dizaine de personnes, souvent âgées. Parallèlement, la diminution des dons et l’augmentation des frais d’entretien ont conduit la paroisse à se retrouver en grande difficulté financière.

France 3 Régions précise que la mairie a décidé en mai 2024 de racheter l’édifice pour lui donner une nouvelle vocation. L’ancienne église Christ-Roi accueillera désormais un groupe scolaire et servira de salle polyvalente pour les associations locales. Pour le maire de Bischheim, Jean-Louis Hoerlé, cette transformation était inévitable : « La question de la pérennité de l’église se posait. […] Nous avons choisi de nous en servir pour le milieu scolaire et associatif. »

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Toutefois, la désacralisation complète n’a pas encore eu lieu. Comme l’a expliqué le père Didier Batherosse, curé de la communauté de paroisses, le rite du décèlement de la pierre d’autel contenant les reliques n’a pas été effectué immédiatement. « Quand il s’agit de la désaffectation ou de la désacralisation d’une église, il y a normalement le décèlement de la pierre d’autel qui contient les reliques. Ce rite n’aura pas lieu aujourd’hui car il sera repris par une autre paroisse », a-t-il précisé.

Plusieurs fidèles ont témoigné de leur tristesse et de leur incompréhension face à cette fermeture. « On est des fidèles de cette paroisse depuis plus de 40 ans. Nos deux enfants ont été baptisés ici et fait leurs communions. Notre fille aînée s’est même mariée dans cette église. Aujourd’hui, on est touchés et un petit peu tristes, mais c’est la vie… », rapporte France 3 Régions.

D’autres s’interrogent sur le manque de volonté pour préserver ce lieu de culte. Certains fidèles regrettent que l’on n’ait pas cherché de solution alternative. Une fidèle, visiblement émue, a confié : « Je comprends cette décision, mais on aurait quand même pu trouver un compromis, car de ce côté-ci de la ville, il n’y a plus désormais de lieu de culte catholique. ».Une remarque qui illustre un sentiment croissant de résignation. Pourtant, comme l’indiquait cette fidèle, une solution aurait pu être trouvée. On sent une forme de lassitude résignée face aux fermetures successives de lieux de culte, comme si, à chaque fois, la conclusion était inéluctable.

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