Le village de Barsalogho au Burkina Faso a été le théâtre d’une attaque terroriste au cours de laquelle entre 200 et 400 personnes ont été tuées, dont au moins 22 chrétiens. Ce drame, survenu samedi 24 août, est le troisième du mois et l’un des plus meurtriers de l’histoire du pays d’Afrique de l’Ouest, qui subit une intensification de la violence islamiste depuis 2015.
Selon des sources locales, relayées par l’Aide à l’église en détresse (AED), les habitants de Barsalogho, situé dans la région du Centre-Nord, ont vu une centaine de djihadistes apparaître à moto, ouvrant le feu sur la population sans distinction entre civils et militaires.
Ampleur sans précédent
Mgr Théophile Naré, évêque du diocèse de Kaya, a décrit cette attaque comme une « tragédie d’une ampleur sans précédent depuis le début des attaques terroristes ». Dans un message adressé aux fidèles le lendemain de l’attaque, il a exprimé sa profonde compassion envers les familles endeuillées et a appelé à une journée de deuil le mercredi 28 août. Il propose également trois jours de prière du jeudi 29 au samedi 31 août, pour « la réparation de tous les attentats à la vie humaine » et évoque « 22 chrétiens déjà portés en terre ». Un bilan susceptible de s’alourdir.
Selon des témoins, l’assaut a duré plusieurs heures, et il s’agit déjà de la troisième attaque en un mois. Précédemment, deux autres attaques avaient eu lieu dans la province de Nayala, dans la région de la Boucle du Mouhoun. Le 4 août, des hommes armés avaient enlevé une centaine d’hommes dans le village de Nimina, et leur sort reste inconnu. Le 20 août, des attaques dans les villages de Mogwentenga et Gnipiru avaient également poussé une partie de la population à fuir.
Plongé dans une crise profonde depuis 2015, le pays est secoué par des actes de violence de plus en plus fréquents et brutaux. Les chrétiens, en particulier, sont devenus des cibles privilégiées des groupes djihadistes, exacerbant un climat de terreur et d’incertitude pour de nombreux burkinabé.