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« Ce que nous célébrons ne nous appartient pas » : le cardinal Sarah a participé à un sommet sur la liturgie prés de San Francisco

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Entre le 1er et le 4 juillet 2025, le cardinal Robert Sarah a participé à Menlo Park, près de San Francisco, un sommet international sur la liturgie placé sous le signe de la fidélité, du silence et de la beauté. Une réponse forte à la crise de sens qui frappe aujourd’hui les célébrations liturgiques

Alors que la liturgie catholique traverse de profondes tensions entre dérive créative et oubli du sacré, le Sacred Liturgy Summit – Fons et Culmen s’est tenu du 1er au 4 juillet 2025 à Menlo Park, en Californie, non loin de San Francisco. Ce sommet a rassemblé des figures majeures de la vie liturgique de l’Église, parmi lesquelles les cardinaux Robert Sarah, Malcolm Ranjith et Seán O’Malley, ainsi que l’archevêque Salvatore Cordileone, hôte de l’événement.

Dès l’ouverture, le ton était donné par le cardinal Robert Sarah qui a rappelé avec autorité et douceur que la liturgie n’est pas un terrain d’improvisation : « Le prêtre n’est pas maître des mystères, mais leur serviteur » et de poursuivre « la La liturgie n’est pas un lieu d’auto-expression, mais d’adoration. »

Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, le cardinal guinéen a exhorté les prêtres à célébrer avec fidélité, gravité et gratitude, selon les normes de l’Église. Il a mis en garde contre la tentation de transformer la messe en spectacle, rappelant que le rite reçu ne peut être modifié au gré des sensibilités : « Ce que nous célébrons ne nous appartient pas. »Tout au long du sommet, messes solennelles, conférences et temps d’adoration ont rythmé les journées dans une ambiance à la fois intellectuelle et profondément spirituelle. Des architectes, musiciens, liturgistes et théologiens sont intervenus sur l’ars celebrandi, l’architecture sacrée, la musique liturgique et la formation des séminaristes.Le 3 juillet, le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, est intervenu sur le thème central de la participatio actuosa, soulignant que la participation active à la messe ne consiste pas à multiplier les gestes ou les paroles, mais à unir son cœur au mystère célébré.

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le cardinal Seán O’Malley a lui présidé la messe du matin, et l’abbé Benedict Nivakoff a célébré les vêpres pontificales, en présence du cardinal Sarah. Ce climat de communion liturgique a illustré la force tranquille d’une Église fidèle à sa tradition.La journée de clôture, le 4 juillet, a été marquée par une messe solennelle présidée par l’abbé Marc Crilly, avec l’interprétation magistrale de la Messe pour double chœur de Frank Martin et d’un psaume composé par Frank La Rocca. L’événement a su conjuguer exigence artistique et fidélité liturgique, prouvant que la beauté sacrée n’est pas un luxe, mais une nécessité.

De son coté, l’archevêque Cordileone, dont l’engagement liturgique constant dans son diocèse est salué bien au-delà des frontières américaines, a prononcé l’allocution finale. Il a rappelé que « seule la meilleure offrande est digne de Dieu » et que toute la liturgie doit tendre vers le Christ, « pont vers le Père ».Enfin, le cardinal Sarah a livré un dernier message, résumant l’esprit du sommet : « La liturgie ne transforme pas seulement nos célébrations, elle transforme nos vies. » Dans une Église souvent divisée sur la manière de célébrer, ce sommet a constitué un rappel clair et paisible de ce que la liturgie doit être : non un terrain d’expérimentation, mais le lieu sacré de la rencontre avec Dieu.

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