Le cardinal Juan José Omella, ancien président de la Conférence épiscopale espagnole et actuel archevêque de Barcelone, a récemment pris la parole lors d’une session consacrée au Synode de la synodalité au sein du Séminaire de la capitale catalane. Accompagné d’Eva Fernández, présidente de l’Action Catholique Générale, il a tenté d’insuffler un regain d’intérêt pour cet événement dont l’impact réel demeure limité dans l’ensemble du monde catholique espagnol.
Selon l’agence Flama, le cardinal Omella a reconnu que les réformes issues du Synode prendront du temps pour être pleinement assimilées et appliquées. « Les rythmes sont importants dans ce processus postérieur au Synode », a-t-il affirmé, insistant sur la diversité des sensibilités ecclésiales et sur la nécessité d’un cheminement progressif. C’est dans ce contexte qu’il a lancé une phrase pour le moins saisissante : « Certains attendent la mort du Pape pour voir mourir, aussi, l’implantation du Synode. » Une déclaration qui laisse entendre que des oppositions existent et que certains souhaitent que le projet de synodalité ne survive pas à l’actuel pontificat.
Cette affirmation traduit les tensions bien réelles qui traversent l’Église et le manque d’adhésion depuis le lancement du Synode sur la synodalité, initié par le pape François. Si le Vatican présente cette initiative comme une ouverture au dialogue et à une Église plus collégiale, une large partie des fidèles reste réservée, voire critique, quant à la portée et aux conséquences de ce processus. La lenteur des réformes, leur caractère parfois flou, ainsi que la crainte de voir certaines décisions transformer en profondeur la structure de l’Église alimentent cette méfiance.
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Le cardinal Omella a toutefois cherché à nuancer les inquiétudes, soulignant que « la réalité de l’Église ne se réduit pas à la Catalogne ou à l’Espagne » et que « le document final ne sauvera pas le monde, mais il représente déjà une réponse importante ». Une façon d’affirmer que les conclusions du Synode ne seront ni un bouleversement total ni une simple réforme sans conséquence.
Cette prise de parole du cardinal espagnol intervient dans un climat où les divisions internes au sein de l’Église continuent de se faire sentir. L’avenir du Synode reste incertain, et il semble dépendre en grande partie de la capacité de l’Église à concilier les différentes attentes des fidèles, tout en restant fidèle à sa mission et à sa Tradition.