Hier samedi, sur l’esplanade de Tor Vergata, à la périphérie de Rome, plus de 500 000 jeunes catholiques venus du monde entier ont participé à la veillée de prière du Jubilé des jeunes, moment central de l’Année Sainte 2025. Après un après-midi d’animations spirituelles et musicales, le pape Léon XIV a rejoint les participants à 19h30 en hélicoptère, puis a parcouru la foule en papamobile avant d’ouvrir le dialogue à 20h30.Trois jeunes lui posent tour à tour une question : Dulce María, 23 ans, du Mexique, interroge sur la solitude numérique ; Gaia, 19 ans, d’Italie, exprime ses doutes face aux choix de vie ; Will, 20 ans, des États-Unis, évoque la quête du silence intérieur. Le pape y répond longuement, en s’appuyant sur la tradition chrétienne et l’expérience des saints.
L’amitié vraie, à l’épreuve du numérique
Le pape commence par répondre à Dulce María, qui dénonce la superficialité des relations dans l’univers numérique. Il reconnaît le potentiel de dialogue des réseaux sociaux, mais met en garde contre une culture dominée par les logiques commerciales et les algorithmes :« Quand l’instrument domine l’homme, l’homme devient instrument lui-même », avertit-il.
Et d’ajouter : « Aucune amitié n’est fidèle si elle n’est pas en Christ. » Il encourage à redécouvrir l’amitié chrétienne comme chemin de paix, et rappelle la figure de saint Augustin et du bienheureux Pier Giorgio Frassati comme exemples de cette recherche de vérité.
Choisir librement et sans peur
Face à Gaia, qui évoque la peur de se tromper dans les décisions importantes, le pape rappelle que toute vocation commence par la conscience d’avoir été aimé : « Nous avons reçu la vie gratuitement, sans la choisir, comme fruit d’un amour qui nous a précédés. » La liberté véritable s’enracine dans cet amour stable, plus grand que nous. Il cite Jean-Paul II, qui en 2000 sur ce même site déclarait :
« C’est Jésus que vous cherchez quand vous rêvez de bonheur »
Le saint Pére d’ajouter : « Saint Augustin a traversé une jeunesse tumultueuse : mais il ne s’est pas contenté de cela, il n’a pas fait taire le cri de son cœur. Il a cherché la vérité qui ne trompe pas, la beauté qui ne se fane pas. Comment l’a-t-il trouvée ? Comment a-t-il trouvé une amitié sincère, un amour capable de donner de l’espérance ? En rencontrant celui qui le cherchait déjà : Jésus-Christ. Comment a-t-il construit son avenir ? En suivant Celui qui était son ami depuis toujours. »
Notons que le pape a également évoqué aussi la mort récente de deux jeunes pèlerines venues au Jubilé, María et Pascale, et a invité la foule à prier pour elles.
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Silence, prière et rencontre avec le Ressuscité
Will, le dernier intervenant, évoque le désir de profondeur qui habite sa génération. Le pape répond en parlant de conscience, de bonté, de service des pauvres, et surtout de prière. Il souligne la valeur de l’adoration eucharistique et de la Parole de Dieu : « Votre parole, Seigneur, est une lumière plus brillante que n’importe quelle étoile, illuminant même la nuit la plus obscure. » Et il conclut : « Ceux qui te rencontrent veulent que d’autres te rencontrent aussi. »
Peu avant son départ, le pape a remercié la chorale et donné rendez-vous aux jeunes pour la messe du dimanche matin. La foule a alors éclaté en un chant spontané et chaleureux : « Papa Leone ! Papa Leone ! », scandé en chœur à plusieurs reprises, avant que la prière finale ne ramène doucement le calme.